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"Je n'ai aucun talent musical": il crée de la musique avec une IA et signe avec un label

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"Musicien" britannique, Oliver McCann s'est fait connaître grâce à son utilisation intensive de l'IA et il vient de signer en label.

Quel avenir pour la musique face à l'intelligence artificielle générative? La question est à ce stade insoluble, alors que l'industrie musicale cherche à se prémunir des abus. Du côté des majors, certains ont déposé des plaintes, par exemple Universal Music Group et Sony Music, qui s'en sont pris à Suno, qui permet selon eux de "copier" leur catalogue.

Les artistes eux-mêmes souhaitent depuis longtemps un renforcement des règles en matière de création et de protection de la musique face à l'essor de l'IA.

N'importe qui peut créer un hit

Mais tous les labels ne sont pas du même avis. Comme l'explique Associated Press, l'un d'eux, Hallwood Media, vient de signer avec un artiste qui n'a, de son propre aveu, "aucun talent musical".

"Je ne sais pas chanter, je ne sais pas jouer d'un instrument et je n'ai aucune formation musicale," reconnaît sans sourciller Oliver McCann.

Cela ne l'empêche pas d'être quelqu'un de très prolifique sur de nombreux styles musicaux. Plus connu sous le nom d'Imoliver, il propose des morceaux répondant à de nombreux genres, de la country au rap, en passant par l'électro et l'indie-pop.

A l'origine concepteur visuel, il a vu en l'IA un moyen de "donner vis à certaines de (ses) paroles". Le public est au rendez-vous: l'un de ses morceaux, Stone, a dépassé les 3 millions d'écoutes. Reste que rien ne prévient les fans éventuels qu'il s'agit d'intelligence artificielle: les crédits du morceau présents sur les plateformes se contentent de signaler qu'Oliver McCann est "auteur" et "compositeur".

Un problème de sincérité que certaines plateformes de streaming cherchent à endiguer. C'est le cas du français Deezer, concurrent de Spotify, qui a mis au point un robot détectant les titres générés par IA. Cela permet alors de les déréférencer et de supprimer la monétisation.

Ces derniers mois, les morceaux générés par IA se sont faits de plus en plus nombreux sur les plateformes, notamment grâce aux progrès des générateurs comme Suno, qui permettent de créer un morceau, simplement avec une phrase, ou prompt, stipulant un style. On peut aussi y ajouter des paroles pour qu'une voix soit créée de toute pièce. Dernièrement, le groupe Velvet Sundown, écouté par des centaines de milliers d'utilisateurs, a révélé utiliser l'IA.

Sylvain Trinel