Face aux violences, New York teste une IA pour détecter les armes dans le métro

Une série de violences qui n'en finit pas. Un homme a été abattu avec son propre pistolet, après avoir tiré sur un autre passager mi-mars dans le métro new-yorkais. Un mois auparavant, des coups de feu tirés dans une station du Bronx ont fait un mort et cinq blessés. Fin février, un conducteur du métro a également reçu des coups de couteau, dans une station de Brooklyn.
Pour stopper cette série de violence dans la mégalopole américaine, la ville de New York va tester l'intelligence artificielle pour détecter la présence d'armes dans le métro, a annoncé le maire, Eric Adams.
Capable d'identifier n'importe quel type d'arme
Concrètement, la ville s'associe à Evolv, spécialisée dans les technologies de sécurité, pour placer des scanners portables dopés à l'IA au niveau des tourniquets du métro. Une fois l'arme détectée, le dispositif contacte directement les autorités. L'emplacement exact des scanners et leur nombre n'ont pas encore été précisés.
"Cette annonce vient compléter nos efforts continus pour empêcher les armes dangereuses d'entrer dans notre système de transport", a déclaré M. Adams.
Dans sa FAQ, la société affirme que les scanners utilisent "des champs électromagnétiques sûrs à ultra-basse fréquence et des capteurs avancés pour détecter les armes dissimulées." Et, selon le PDG d'Evolv, Peter George, interrogé par The Verge, la technologie est capable d'identifier n'importe quel type d'arme, de la bombe, au pistolet en passant par des couteaux. Au total, plus de 400 armes seraient détectées chaque jour aux Etats-Unis grâce au dispositif.
Le projet commencera dans 90 jours, conformément au préavis prévu par la loi municipale pour les nouvelles technologies de surveillance de New York. La ville profitera de ce délai pour sélectionner d'autres technologies dopées à l'IA afin de détecter le plus efficacement les armes.
Une technologie controversée
Car les scanners d'Evolv, déjà utilisée au Lincoln Center, au Metropolitan Museum of Art et dans plusieurs écoles, font l'objet de deux enquêtes gouvernementales. L'autorité américaine de la concurrence (FTC) a ouvert une enquête pour déterminer si le système de détection d'Evllov était suffisamment fiable. La SEC a également lancé une enquête d'information.
Selon The Intercept, la technologie aurait en effet confondu des parapluies avec des armes à feu et des boîtes repas avec des bombes. En revanche, les scanners n'auraient pas détecté des couteaux dans le sac des élèves.
L'annonce de l'utilisation de ces scanners pour détecter les armes dans le métro a suscité de nombreuses critiques. "Les systèmes de détection des armes à feu sont défectueux et déclenchent fréquemment de fausses alarmes", a déclaré dans un communiqué la Legal Aid Society.
L'association de défense des droits des New-Yorkais a également soulevé des problématiques de respect de la vie privée. "La ville de New York ne devrait pas servir de terrain d'essai pour les sociétés de surveillance. Le public n’a pas consenti à participer à cette expérimentation."