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Demander la permission aux artistes pour utiliser leurs œuvres "tuerait" l'industrie de l'IA selon un ancien cadre de Meta

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Selon Nick Clegg, l'ancien directeur des affaires publiques de Meta, il serait impossible de demander le consentement des artistes avant d'utiliser leurs productions pour entraîner les modèles d'IA.

En plein débat sur la régulation de l’intelligence artificielle au Royaume-Uni, Nick Clegg, l'ancien directeur des affaires publiques de Meta, s'est montré catégorique. Comme le rapporte The Times, l'ancien du groupe a affirmé que rendre le consentement des artistes obligatoire avant le traitement de leurs données par un chatbot risquerait de "tuer" l’industrie de l’IA.

Alors qu’il faisait la promotion de son dernier livre, Nick Clegg a déclaré que les artistes devraient avoir le droit de refuser que leur travail soit utilisé pour entraîner des modèles d'IA. Il a toutefois assuré qu'il était impossible de demander leur consentement avant de constituer les bases de données des chatbots.

Les artistes se mobilisent

"Nombre d'artistes affirment: 'Vous ne pouvez vous entraîner sur mon contenu que si vous le demandez au préalable'. Et je dois dire que cela me paraît peu plausible, car ces systèmes s'entraînent sur d'énormes quantités de données", précise-t-il.

"Je ne vois vraiment pas comment on peut s'y prendre en demandant d'abord à tout le monde. Je ne vois vraiment pas comment ça marcherait", poursuit-il. "Et d'ailleurs, si on le faisait en Grande-Bretagne et que personne d'autre ne le faisait, on tuerait du jour au lendemain l'industrie de l'IA dans ce pays."

Une déclaration qui intervient dans un contexte déjà tendu au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique prévoit en effet d'appliquer une exception au droit d'auteur facilitant l'utilisation de contenu à des fins commerciales pour les entreprises d'intelligence artificielle. Ces dernières pourraient ainsi utiliser librement des chansons pour former leurs chatbots, sans informer les artistes ni avoir besoin de leur autorisation.

La semaine dernière, plusieurs figures de la pop britannique comme Coldplay, Paul McCartney ou Elton John se sont mobilisés contre ce projet. En France aussi, les artistes élèvent la voix. En février dernier, près de 35.000 artistes ont signé une tribune pour appeler à protéger le droit d’auteur.

Salomé Ferraris