Confronté à une crise majeure, Samsung présente ses excuses aux investisseurs

Une (longue!) lettre d’excuses en bonne et due forme, signée du vice-président de Samsung, en charge notamment de la division semi-conducteurs. C'est la manière pour le conglomérat sud-coréen de limiter la casse après des résultats décevants au 3e trimestre de l'année.
"Chers clients, chers investisseurs, chers salariés, la direction de Samsung voudrait s’excuser auprès de vous" a écrit Jun Younger-hyun. "Nous avons suscité des inquiétudes sur notre compétitivité technologique et sur l’avenir de l’entreprise en raison de nos performances. Beaucoup de gens parlent d’une crise chez Samsung. Nous, le management de l’entreprise, sommes responsables de tout cela."
Ce n’est pas seulement pour des résultats en dessous des estimations que Samsung fait ce mea culpa inédit, c’est plus globalement pour les erreurs stratégiques du groupe ces derniers mois, qui sont en train de lui faire en partie rater le virage de l’intelligence artificielle.
L’IA, Samsung l’a certes intégrée dans ses téléphones, mais le gros du business de l’entreprise, ce sont les semi-conducteurs. Et en ce moment le nerf de la guerre, c’est de fournir des puces haut de gamme dédiées à l'intelligence artificielle - des produits qui margent très fort.
Un cumul de mauvaises nouvelles
Mais malgré sa taille, le groupe a du mal à rester dans la course face à des rivaux plus petits, mais plus efficaces, comme SK Hynix, un autre groupe sud-coréen. Et sur les puces mobiles plus classiques, notamment les DRAM (mémoire vive), la concurrence chinoise est rude et Samsung doit batailler pour garder ses parts de marché. On s’attend aussi à une déception sur les ventes de téléphones pliables haut de gamme, ce qui va peser sur les bénéfices de l’entreprise…
Tous ces éléments cumulés font dire à certains que l’entreprise, fleuron de l’innovation coréenne et mondiale, a perdu de sa superbe. Or le monde de la tech est cruel, et le passage de joyau technologique à dinosaure peut être très rapide.
D’où cette lettre d’excuses, qui sert aussi à expliquer que l’entreprise compte redresser la barre et "transformer cette crise en opportunité (...) travailler sur de nouvelles technologies qui n’existent pas encore, se préparer pour le futur sans peur, et se réarmer avec un esprit de défi", mais aussi "reconstruire leur mode d’organisation".
Bref, beaucoup de promesses pour demander aux investisseurs d’être patients, alors que le titre a perdu 30% en trois mois.