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ChatGPT va-t-il finir par remplacer votre médecin?

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Le secteur de la santé devrait être celui qui va le plus bénéficier des avancées de l'intelligence artificielle.

Va-t-on bientôt pouvoir remplacer les médecins par de l'intelligence artificielle? La question est posée, mais la réponse est loin d'être aussi évidente.

Interrogé dans le podcast santé de BFMTV, le docteur Loïc Etienne, médecin urgentiste, revient sur les avancées de l'IA dans le secteur de la santé.

Un secteur qui devrait le plus bénéficier des avancées technologiques en la matière, notamment pour réaliser certaines tâches.

L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les médecins?
L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les médecins?
21:43

Déjà dans le domaine de la chirurgie, les robots ont investi certains blocs. "Les robots, accompagnés de la réalité virtuelle, sont en mesure de réaliser des interventions sous contrôle des humains. Dans 20 ans, on peut imaginer que les machines pourront faire, seules, des opérations," explique Loïc Etienne, qui a également créé la solution MedVir, des outils d'aides utilisant l'IA.

Le "médecin du futur" pourrait donc être accompagné d'une IA, mais pour des choses plus complexes. Actuellement, de nombreux essais sont à l'étude.

Mais le médecin du quotidien pourra aussi s'appuyer sur l'IA pour se passer des tâches administratives. On peut notamment parler de la solution de Doctolib, qui propose aux médecins des résumés d'un rendez-vous avec un patient.

Mais qu'en est-il d'une IA comme ChatGPT pour prendre la place du médecin? Clairement, si le chatbot peut apporter parfois des conseils pertinents, ils peut aussi en donner de mauvais.

A la question "puis-je prendre des anti-inflammatoires pour un mal de gorge", ChatGPT estime que "les anti-inflammatoires (comme l'ibuprofène) peuvent être efficaces pour soulager la douleur et réduire l'inflammation".

En réalité, ils sont déconseillés, surtout en auto-médication, en raison du risque de surinfection possible, comme le rappelle le site Que-Choisir.

Science-fiction

Car tout l'enjeu est la sûreté des informations délivrées. Pour Loïc Etienne, les IA doivent être nourries avec des données vérifiées et vérifiables: "Quand on regarde la manière dont les êtres humains évoluent en milieu hospitalier, ces données sont extrêmement imparfaites, elles sont empreintes de subjectivité (...) le piège se trouve dans les mots utilisés, et l'IA est soumise à la subjectivité des mots qui sont employés."

Pour lui, les études cliniques sont essentielles afin d'élaborer une IA qui donnera ensuite un diagnostic réaliste et permettant aux soignants d'agir en conséquence.

"Ce n'est pas à la machine de poser un diagnostic, mais un médecin doit s'aider de la machine pour en poser un," renchérit Loïc Etienne. "Plutôt que d'utiliser le mot d'intelligence artificielle, il faudrait plutôt utiliser le terme d'intelligence humaine augmentée."

Le défi des années à venir sera donc d'adapter l'IA au langage naturel d'un humain afin qu'elle puisse ensuite proposer un résumé concret et réaliste d'un patient: "Il faut donner du sens. C'est ce qui compte en médecine. Il faut toujours avoir comme référentiel la relation entre le soignant et le soigné. Si on sort de ça, on est dans le domaine de la science-fiction."

Sylvain Trinel