Un "professionnel du blocage de comptes": cet escroc, poursuivi par Meta, gagne 600.000 dollars par mois sur Instagram

Un trafic de comptes qui rapporte beaucoup. Selon les informations de 404media, ce mardi 18 février, Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) a décidé de déposer plainte contre Idriss Qibaa, un internaute qui aurait extorqué plusieurs centaines de milliers de dollars à d'autres utilisateurs sur Instagram.
Le jeune homme se décrit comme un "professionnel en matière d'interdiction et de récupération de comptes Instagram". Il affirme ainsi être en mesure de bannir des profils en échange de paiements. Pour cela, il lui suffit de signaler en masse les profils à Meta, affirmant qu'ils violent les conditions générales de la plateforme. Les profils sont ensuite automatiquement désactivés.
Autre service proposé: l'escroc assure être capable de réactiver des comptes, qu'il avait souvent lui-même bloqué, monnayant plusieurs milliers de dollars. Il lui suffit ensuite de faire du chantage à ses victimes en les menaçant de bannir à nouveau le compte s'ils ne payent pas une somme régulière.
Et ce système d'extorsion, baptisé "Unlocked 4 life", rapporte gros. Invité sur le podcast No Jumber d'Adam 22, l'homme aurait affirmé recevoir plus de 200 virements par mois d'utilisateurs en échange de l'accès à leur profil. Au total, il gagnerait plus de 600.000 dollars par mois via ce dispositif.
Escroc actif aussi sur X, Youtube, Tiktok...
La plainte de Meta accuse ainsi Idriss Qibaa de vendre des "services Instagram non autorisés". Parmi eux, la possibilité de désactiver sur commande des comptes d'internautes, de réhabiliter des profils même s'ils ont été bannis par la plateforme pour avoir violé les politiques d'utilisation ou encore des services pour gonfler artificiellement le nombre d'abonnés sur Instagram. Et son champ d'action ne se limite pas à Instagram. L'homme proposerait la même escroquerie sur X (ex-Twitter), Youtube, Tiktok, Snapchat et Telegram.
Selon la plainte, Idriss Qibaa aurait également menacé de mort les victimes si elles ne coopéraient pas. L'homme a déjà été inculpé pour des faits similaires en août 2024. Il a notamment été accusé de harcèlement. Il aurait ainsi envoyé des milliers de messages d'insultes raciales, des menaces de mort ou des photos d'un homme au visage ensanglanté.
"Nous allons envisager toutes les options légales et coercitives pour protéger les utilisateurs de nos plateformes. Ces abus particuliers visent les utilisateurs et violent nos politiques, et nous nous engageons à contrer ces activités malveillantes", a déclaré un porte-parole de Meta à 404 Media dans un communiqué.
En février 2024, Meta avait déjà révoqué les accès Facebook et Instagram de l'escroc. Ses comptes avaient ainsi été désactivés. Mais l'homme a rapidement créé de nouveaux profils pour contourner ces interdictions.