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Pourquoi Donald Trump accuse Kamala Harris et Google de manipulation d’information

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Donald Trump a accusé Kamala Harris et Google de manipuler les informations après que le site américain Axios a révélé que la campagne de cette dernière a modifié des titres d’articles pour ses publicités sur le moteur de recherche.

"Google et la campagne Harris manipulent les informations. Est-ce légal?", a demandé Donald Trump sur son réseau social, Truth Social, le 14 août dernier. Une accusation liée aux révélations du site d’informations Axios, sur les pratiques en ligne douteuses de l'équipe de campagne de Kamala Harris.

Axios a en effet découvert que la campagne de la candidate à l’élection présidentielle avait modifié les titres et les descriptions d’articles de presse pour en faire des publicités sur Google. Les annonces, qui renvoient vers de véritables articles, donnent ainsi l’impression que des médias comme le Guardian, Reuters ou encore CBS News soutiennent Kamala Harris.

Une publicité diffusée à côté d’un article du Guardian affiche par exemple comme titre "La vice-présidente Harris lutte contre les interdictions d’avortement."

Contrairement à ce que sous-entend Donald Trump, cette pratique est légale, n’enfreignant visiblement pas les règles de Google. Courante dans le monde de la publicité commerciale, elle a d'ailleurs été déjà été utilisée par d’autres campagnes, souligne Axios.

Une pratique légale, mais problématique

Le problème avec cette pratique, c’est que les annonces imitent les résultats de recherche d’actualités au point que des internautes puissent croire qu’il s’agit réellement des titres des articles de presse.

Autrement dit, même si ces publicités indiquent qu’elles sont sponsorisées, il n’est pas évident de savoir que le texte de présentation et le titre du lien - qui mène à un véritable article de presse - ont été rédigés par la campagne de Kamala Harris et non par le média lui-même.

Pour Google, le fait que ces annonces soient clairement identifiées comme étant "sponsorisées" permet de les distinguer facilement des résultats de recherche. "Elles comprennent également la mention 'Payée par' afin que les utilisateurs sachent clairement qui les a financées", a assuré un porte-parole de l’entreprise auprès du magazine américain Fast Company.

Si cette pratique est courante, elle a surpris les médias concernés. "Nous comprenons qu’une organisation puisse souhaiter s’aligner sur la marque de confiance du Guardian, mais nous devons nous assurer qu’elle est utilisée de manière appropriée et avec notre autorisation", a grincé un porte-parole du Guardian auprès d'Axios, précisant qu’ils allaient contacter Google "pour obtenir plus d’informations sur cette pratique".

La plupart des médias interrogés ignoraient d'ailleurs cette pratique avant d'être contactés par le média.

Kesso Diallo