Un temple japonais ferme ses portes aux touristes fans de "Ghost of Tsushima"

Le Japon une nouvelle fois face aux dérives des touristes. L'archipel doit, depuis quelques années, faire avec une recrudescence du tourisme de masse, notamment après le retour à la normale post-pandémie. Mais un sanctuaire, popularisé par le jeu vidéo Ghost of Tsushima vient de décider du bannissement pur et simple de ses visiteurs.
En cause, "un acte grave et impardonnable de manque de respect commis par un ou plusieurs étrangers", annonce le lieu sur sa page Instagram.
Un sanctuaire pour les fidèles uniquement
Cette fermeture, effective depuis le 23 mars, a suscité l'indignation locale. Le sanctuaire de Watazumi est présenté comme un lieu sacré shintoïste, situé sur l'île de Tsushima au large du Japon.
Il est l'un des lieux explorables dans le cadre du jeu vidéo Ghost of Tsushima, lancé sur Playstation 4 (puis plus tard sur PS5) en 2020. Il prend la forme du sanctuaire de la roche écarlate.
Bien qu'aucun détail n'ait été donné par les gestionnaires du temple, ce n'est pas la première fois que Watazumi est victime des touristes. En 2020, les visiteurs venus de Corée du Sud avaient également subi une interdiction temporaire.
Cette fois-ci, cette fermeture pourrait devenir définitive. Les responsables du lieu expliquent devoir faire face à "une angoisse mentale insupportable" qui met "en danger" la gestion du sanctuaire par son personnel. Dans une seconde publication sur Instagram, le temple précise que pour prendre une photo, les fidèles ne doivent pas prendre l'endroit pour "un parc à thème ou simplement un lieu photogénique". En clair, s'il s'agit d'un parcours de foi, vous ne serez pas refusé à l'entrée.
"La destruction par des touristes de choses et de personnes chéries par les Japonais n'est rien de moins que la destruction de la culture japonaise," expliquent les responsables.
La polémique est d'autant plus importante qu'elle intervient quelques jours à peine après celle concernant un autre jeu vidéo se déroulant au Japon: Assassin's Creed Shadows. Dans celui-ci, avant la sortie du patch de lancement, il était possible de détruire le mobilier des temples sacrés. Mais Ubisoft a mis un terme à cette possibilité sur fond de polémique en provenance des milieux conservateurs japonais.
Cela n'empêche toutefois pas le Japon de devoir faire face à une fréquentation de plus en plus abusive pour les lieux les plus remarquables. L'archipel a plusieurs fois tenté de mettre en place des restrictions comme l'instauration de taxe de séjour plus importantes, sans parvenir à ses fins.
Contacté par Tech&Co, Sony n'a pas souhaité faire de commentaires.