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"Assassin's Creed Shadows": Ubisoft publie un patch qui interdit de détruire le mobilier des temples

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Pour supprimer toute polémique, Ubisoft publie un patch empêchant les joueurs de s'en prendre aux temples japonais dans le dernier épisode d'"Assassin's Creed".

Ubisoft veut mettre fin aux polémiques. L'éditeur français a annoncé auprès d'IGN que dans le patch correctif disponible depuis aujourd'hui, qui coïncide avec le lancement du jeu partout dans le monde, il empêchait désormais les joueurs de détruire le mobilier dans les temples et sanctuaires accessibles dans Assassin's Creed Shadows.

Un correctif qui vient surtout éteindre une polémique déjà soulevée sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, et qui pointait du doigt un possible manque de respect vis-à-vis de la culture japonaise. Notons que l'on peut aussi y prier pour marquer son respect.

Les conservateurs japonais font plier Ubisoft

L'affaire avait pris un tournant politique lorsque le Premier ministre conservateur, Shigeru Ishiba, avait pris ses distances avec les choix d'Ubisoft d'autoriser la destruction de biens. Il expliquait alors que lorsque les forces armées de son pays avaient été déployées en Irak, elles avaient d'abord étudié le pays en profondeur pour "respecter sa culture et sa religion".

Si le Premier ministre ne visait pas directement Assassin's Creed Shadows, il répondait néanmoins à un élu, Hiroyuki Kada, qui participe aux travaux sur la justice du pays, qui dénonçait la possibilité que des touristes puissent prendre exemple sur le jeu.

Dans les temples et sanctuaires, seuls les tambours et les bols peuvent être brisés "car ce sont des objets génériques présents dans le reste du jeu," indique l'éditeur.

Au moment de la sortie du jeu, le CERO, qui est l'organisme de classification des jeux vidéo au Japon, a appelé Ubisoft à déployer, localement, une version modifiée - censurée - avec des temples préservés, mais aussi moins d'hémoglobine et de membres coupés. Dans le jeu, on peut en effet trancher les têtes de ses ennemis.

Une classification "Z", interdite au moins de 18 ans, particulièrement stricte qui étonne, puisqu'Assassin's Creed Valhalla à sa sortie possédait les mêmes possibilités sans que cela n'ait choqué sur l'archipel, tout comme Stellar Blade, dont le design de l'héroïne était ouvertement sexiste.

D'une manière générale, Assassin's Creed Shadows est dans le viseur d'une frange réactionnaire des joueurs et d'influenceurs d'extrême droite sur les réseaux sociaux. En cause, la mise en avant d'un samouraï noir d'origine africaine, pourtant bien réel, mais dont l'écriture par Ubisoft ne semble pas plaire aux milieux conservateurs.

Sylvain Trinel