Surtourisme: le Japon double la taxe pour monter au sommet du Mont Fuji

Le Japon connaît une surchauffe touristique sans précédent. Profitant notamment de la faible valeur du yen, 36,9 millions de touristes étrangers se sont rendus dans le pays en 2024, un record absolu et une croissance de 47,1 % de plus sur un an. Et le nombre de touristes étrangers a été multiplié par cinq entre 2012 et 2020.
Cet engouement pose néanmoins des problèmes aux autorités et aux habitants qui s'interrogent sur les effets néfastes de cette vague touristique. Et afin d'encadrer les pratiques des visiteurs, pas toujours respectueux des us et coutumes assez stricts au Japon, le pays met en place des garde-fous.
L'ascension du Mont Fuji, très populaire, va être encore plus encadrée afin de protéger son environnement. Outre la jauge à 4.000 personnes par jour, la taxe pour emprunter le sentier le plus populaire permettant de grimper au sommet va doubler passant à 24 euros (4.000 yens) pour la saison d’ascension, de juillet à septembre.
Par ailleurs, les autorités de la région envisagent d'étendre cette taxe à tous les sentiers contre un seul actuellement. Il faut dire que malgré ces restrictions, le Mont Fuji attire de plus en plus.
Incivilités à Kyoto
"200.000 randonneurs, c’est quand même énorme", s'inquiète Natsuko Sodeyama, une responsable de la région de Shizuoka.
"Aucune autre montagne au Japon n’attire autant de monde en un peu plus de deux mois. Certaines restrictions sont donc nécessaires pour assurer la sécurité des visiteurs."
La montagne mythique n'est pas le seul endroit à limiter l'afflux des touristes. Fleuron historique frappé par une fréquentation de masse et une recrudescence de visiteurs sans-gêne, Kyoto a annoncé en janvier un relèvement massif de sa taxe de séjour, graduée en fonction du prix des hébergements, afin de promouvoir un "tourisme durable".
Les visiteurs louant une chambre pour un prix allant de 20.000 à 50.000 yens par nuit (124 à 310 euros au cours actuel) verront leur taxe de séjour doublée à 1.000 yens (6,20 euros) par personne et par nuitée.
Pour les chambres louées entre 50.000 yens et 100.000 yens la nuit (de 310 à 620 euros), la taxe sera relevée à 4.000 yens (24 euros). Quant aux hébergements les plus luxueux, au-delà de 620 euros la nuit, leur taxe sera multipliée par dix pour atteindre 62 euros par personne et par nuitée.