RTX 5090: Nvidia sort la carte graphique la plus puissante de l'histoire, qu'est-ce que ça change vraiment?

Ce 30 janvier, Nvidia lance sa nouvelle carte graphique surpuissante, mais aussi particulièrement chère. Faut-il craquer pour autant de puissance? Tech&Co vous explique.

Avec un tarif qui débute à 2.349 euros, la RTX 5090 se présente déjà comme l'une des cartes graphiques les plus onéreuses de l'histoire, mais aussi la plus puissante au sein du secteur de l'informatique grand public.

Au-delà des promesses de Nvidia, qu'est-ce que cela signifie réellement pour les joueurs? Tech&Co vous explique pourquoi cette carte représente un événement à elle toute seule.

Une carte graphique pour quels besoins?

Cette nouvelle carte graphique de Nvidia intègre les technologies les plus avancées jamais vues sur ce type de matériel. Elle possède un nombre record de cœurs de calcul, une vitesse de traitement améliorée et une puissance capable de faire tourner les jeux et logiciels les plus exigeants avec une fluidité inégalée. En théorie, cela semble parfait. Mais en pratique, qui a vraiment besoin d’une telle puissance?

Pour les joueurs, la différence sera surtout visible sur les jeux de dernière génération (comme Alan Wake 2, Cyberpunk 2077...), notamment ceux possédant un écran avec une résolution 4K. Si vous jouez à des jeux plus anciens sur un écran standard, vous ne verrez pas forcément une amélioration spectaculaire. En revanche, pour ceux qui cherchent la meilleure qualité graphique possible, cette carte apporte des détails plus fins, une fluidité accrue et des effets lumineux encore plus réalistes grâce au Ray-tracing.

Du côté des professionnels, comme les créateurs de contenu, les monteurs vidéo et les développeurs de jeux, cette nouvelle carte peut être un véritable atout. Elle permet un rendu des vidéos en haute-définition beaucoup plus rapide, de créer des animations 3D complexes avec plus de fluidité et d’utiliser en local des outils d’intelligence artificielle qui nécessitent une grande puissance de calcul.

Le DLSS 4 et le "neural rendering"

L’une des avancées majeures de cette carte graphique est l’intégration de la technologie DLSS 4 (Deep Learning Super Sampling). Cette innovation repose sur l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité des images et augmenter les performances sans nécessiter une puissance brute excessive.

Concrètement, le DLSS 4 analyse les images en temps réel et reconstruit une version optimisée dans la véritable résolution de l'écran, permettant aux jeux de tourner à un taux d’images par seconde plus élevé tout en conservant une qualité visuelle impressionnante. Pour les joueurs, cela signifie pouvoir profiter de graphismes époustouflants sans sacrifier la fluidité, même dans les jeux les plus exigeants.

Une autre avancée majeure est le "neural rendering", une technologie qui utilise des réseaux de neurones virtuels pour générer des images en temps réel avec une qualité jamais atteinte auparavant.

Contrairement aux méthodes traditionnelles qui reposent sur des calculs géométriques et physiques, le neural rendering s’appuie sur l’apprentissage automatique pour prédire et améliorer les rendus graphiques. Cela permet d’obtenir des textures plus détaillées et des éclairages plus réalistes, sans avoir d'incidences sur les performances de la carte graphique.

Un prix élevé et des défis techniques

Si cette carte fait rêver, elle a tout de même des inconvénients. Le premier frein est son prix, qui la réserve à un public restreint. On parle d'un prix de base de 2.349 euros. Nvidia vise ici les passionnés qui veulent absolument le meilleur de sa catégorie.

Ensuite, il faut prendre en compte la consommation d’énergie. Plus une carte graphique est puissante, plus elle consomme d’électricité. Cela signifie qu’il faut une alimentation adaptée et un bon système de refroidissement pour éviter la surchauffe. De plus, l’impact écologique de ce type de matériel est un sujet de plus en plus débattu. Lorsqu'on veut s'équiper avec ce type de cartes, il faut donc également penser aux frais annexes, qui font logiquement grimper la facture finale.

Comparatif entre la RTX 5090 et la RTX 4090 de Nvidia © Nvidia

Enfin, il y a un autre problème: les logiciels et jeux ne tirent pas tous pleinement parti de la puissance d'une carte comme la RTX 5090. Si les développeurs ne conçoivent pas leurs programmes pour utiliser ces nouvelles capacités, les utilisateurs ne verront pas une grande différence par rapport à une carte graphique plus ancienne.

Faut-il vraiment craquer pour la RTX 5090?

La RTX 5090 est bel et bien la plus puissante jamais conçue, mais son utilité dépendra de votre usage. Pour les joueurs occasionnels, elle est sans doute bien trop onéreuse pour l'utilisation qu'ils vont en faire. En revanche, pour les passionnés de jeux vidéo qui veulent la meilleure expérience possible, elle peut se révéler intéressante, mais sous certaines conditions.

Au-delà de la nécessité de disposer d'une alimentation en conséquence, il faut que les autres composants d'un PC suivent. Processeur, RAM, type de SSD, ou encore carte mère, sont autant d'éléments qu'il faudra peut-être mettre à jour pour tirer vraiment quelque chose de cette RTX 5090.

Il faut également prendre en compte que les stocks seront particulièrement faibles au lancement, créant de fait des fortes hausses de prix. Être présent dès le départ est une solution si on ne dépasse pas les prix de base, mais attendre quelques mois de plus n'est pas foncièrement une mauvaise idée.

D'autant que la liste des jeux compatibles avec les technologies embarquées par la RTX 5090 et sa petite soeur, la RTX 5080, doit encore grossir: au lancement, il faudra compter sur 75 jeux. D'ici à ce que cela change, cette nouvelle carte restera un rêve pour beaucoup et une réalité pour quelques privilégiés. Le commun des mortels pourra se rabattre sur la RTX 5070 (à partir de 649 euros) ou la 5070 Ti (à partir de 884 euros) qui verront le jour en février 2025.

Sylvain Trinel