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"Plus de 2,2 millions de mots": le scénario de "Kingdom Come: Deliverance II" s'annonce comme le plus long de l'histoire du jeu vidéo

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Le scénario de "Kingdom Come: Deliverance II" se targue d'être le plus long jamais écrit, plus long encore que "Baldur's Gate 3".

Plus long que Baldur’s Gate 3 ou encore Elden Ring. C’est ce qui pourrait attendre les joueurs de Kingdom Come: Deliverance II, le jeu de Warhorse Studios édité par Plaion et attendu le 4 février prochain sur PS5 et Xbox Series.

Sur X, un youtubeur, Danny ESO, s’est amusé à poser à côté de trois énormes piles de feuilles, indiquant qu’il s’agissait là du scénario du jeu imprimé recto verso.

Le studio s’est empressé de reprendre son message pour indiquer que cela représentait "plus de 2,2 millions de mots" et non 1,7 million comme mentionné. Cela représente désormais près de quatre fois le nombre de mots du premier épisode (800.000 mots). Le directeur du jeu, Daniel Vavra, a ensuite ajouté que cela ferait de Kingdom Come: Deliverance II le scénario de jeu vidéo le plus long de l’histoire devant Baldur's Gate 3.

Des jeux de plus en plus longs

Le prochain RPG en monde ouvert et en milieu médiéval compile donc l’équivalent de 11.000 pages de scénario. C’est bien plus que les 2 millions de mots de Baldur's Gate 3, record enregistré au Guinness Book, ou même les plus de 10.000 pages de Detroit: Become Human,le jeu à choix ayant l’une des arborescences de jeu et l’un d’embranchements d’histoire les plus complexes.

Kingdom Come: Deliverance II suit les aventures d’Henry de Skalice, parti venger ses parents assassinés, dans une fin du Moyen-Âge marquée par un chaos ambiant et des conflits sanglants, des machinations politiques en tous genres. Le héros devra mettre à l’épreuve sa moralité pour s’en sortir. 

Une histoire qui pourrait donc approcher voire dépasser les 100 heures de jeu cumulées (histoire principale et quêtes annexes), là où Baldur's Gate 3 affiche un temps de jeu moyen de 89 h (46 h pour l’histoire) et jusqu’à 127 h pour les complétionnistes, ceux qui veulent boucler l’intégralité des possibilités du jeu, selon le site Dureedevie.fr.

Elden Ring accaparerait jusqu’à 111h. Le tout premier Kingdom Come: Deliverance avait été estimé à 41 h pour la trame principale, 75 h de temps de jeu moyen et jusqu’à 126 h pour tout boucler. Le record pourrait être détenu par Assassin's Creed Valhalla. La balade chez les Vikings affiche un temps de jeu moyen de 94h30 pour tous ceux qui s’y sont embarqués (53h30 en histoire principale) et qui ont même pris jusqu’à 130h pour tout arpenter et résoudre toutes les aventures. Red Dead Redemption 2 mise, lui, sur une très longue histoire principale (environ 70 h).

68% des joueurs ne finissent pas les jeux

Portés par des mondes ouverts de plus en plus grands et offrant donc de plus en plus de possibilités, ces jeux d’aventure et/ou de rôle sont aussi le signe d’une envie des studios d’occuper les joueurs au maximum, de les faire rester dans leur histoire en leur offrant beaucoup de contenus, parfois renforcés par l’ajout d’extensions.

Cependant, les goûts des joueurs tendent à évoluer. On estime que 68% des joueurs ne terminent pas les jeux commencés, rapporté Shawn Layden, ancien patron de Playstation, auprès de Gamesindustry. L’appétence des créateurs pour des jeux de plus en plus longs tend à décourager certains qui leur préfèrent des petits jeux indépendants à l’expérience plus concentrée et au tarif aussi souvent bien inférieur (20 à 30 euros contre 80 euros pour les blockbusters). 

Kingdom Come: Deliverance II
Kingdom Come: Deliverance II © Plaion

Shawn Layden a ainsi plaidé pour une réflexion sur la durée des jeux et leur style afin de les faire mieux correspondre aux modes de vie actuels. Les joueurs disposent désormais de moins de temps libre et doivent le partager avec de multiples sollicitations (cinéma, streaming, musique, jeux vidéo…).

Et cela pourrait être un bien aussi pour l’industrie. Si les scénarios gagnent en épaisseur avec des dialogues plus fouillés, des choix multiples et des orientations de l’histoire pour rendre l’expérience plus individuelle, les jeux n’auront plus à s’étendre parfois artificiellement pour remplir le temps comme l’argent investi. De quoi répondre à cette demande croissante de jeux plus courts et plus intenses, de contenus de qualité, mais plus concis. Et ce sont les développeurs qui pourraient aussi y gagner en énergie et temps passé.

Melinda Davan-Soulas