Paris Games Week: comment bien choisir un jeu vidéo pour son enfant?

Mortal Kombat 1 et ses "Fatality" sanglantes, Call of Duty et son contexte militaire, The Last of Us Part II et ses séquences violentes et intenses. Trois jeux vidéos dont le contenu, destiné aux adultes, est susceptible de heurter la sensibilité des jeunes joueurs.
Les jeux vidéo constituent la première industie culturelle en France et, chaque année, des milliers de titres sont mis en vente. Pour les parents, notamment ceux étrangers à l'univers vidéoludique, il peut être délicat de se prononcer sur un jeu destiné à leur progéniture. Le contenu proposé est-il adapté à l'âge de ce dernier? Quels critères prendre en compte pour le savoir?
Des questions auxquelles répond le collectif PédaGoJeux présent à la Paris Games Week qui se tient jusqu'au dimanche 5 novembre. La structure intervient auprès des parents pour les accompagner ainsi que leur enfant dans la pratique des jeux vidéo au sein du cercle familial. Sur son site Internet, PédaGoJeux met à disposition des ressources gratuites et des outils à destination des parents afin d'encourager les bonnes pratiques qui permettent des usages positifs des jeux vidéo. Pour PédaGoJeux, l'aspect essentiel à considérer pour sélectionner un titre approprié à l'âge d'un enfant est le pictogramme inscrit sur les boîtes de jeux: le système de classification PEGI (Pan European Game Information) représenté par un chiffre dans un carré de couleur.
"C'est important pour les parents de connaître et d'utiliser la signalétique de classification européenne des jeux vidéo. Elle indique un âge conseillé à partir duquel l'enfant peut jouer à un jeu. Elle présente aussi 'des descripteurs', c'est-à-dire le genre de contenu que l'on va retrouver dans l'oeuvre: du langage grossier, des contenus à caractères sexuels ou violents...", explique Olivier Gérard, responsable du dispositif PédaGoJeux, interrogé par Tech&Co.
S'intéresser aux jeux auxquels joue l'enfant
Décliné en cinq classes d’âge (PEGI 3, PEGI 7, PEGI 12, PEGI 16, PEGI 18), le système PEGI a été adopté par plus d’une trentaine de pays, ainsi que de nombreux acteurs de l’industrie vidéoludique (Sony, Microsoft, Nintendo), des éditeurs (Ubisoft, Electronic Arts, Square Enix…) ou encore des magasins en ligne (Steam, Epic Games Store...).
Et contrairement à certaines idées reçues, "la classification PEGI n'indique pas le niveau de difficulté du jeu", prévient Olivier Gérard. Au-delà de cette signalétique, l'une des solutions préconisées aux parents par Olivier Gérard est de se renseigner sur les jeux vidéo disponibles sur le marché, notamment ceux réclamés par l'enfant.
"Regardez avec lui des vidéos de streamer qui commentent leur partie ou jouez à des démos pour vous faire une idée du titre. Cela vous permettra de mieux appréhender l’univers du jeu et vérifier qu'il est adapté à votre enfant en complément de la signalétique", recommande Olivier Gérard.
Un conseil que met un point d'honneur à appliquer Christina. Cette mère de famille assiste à la Paris Games Week accompagnée de son fils de 11 ans. Sensible à cette activité, elle se renseigne "toujours en amont sur Internet sur l'ambiance des jeux", indique-t-elle à Tech&Co. "Mon fils joue uniquement aux jeux de son âge. Fornite, c'est non, on préfère tout ce qui est (jeux de) plateforme", précise-t-elle.
"Intéressez-vous aux jeux auxquels joue votre enfant. Parlez-en avec lui. Parce que même sur un jeu adapté à son âge, l'enfant peut avoir des questions. Essayez de trouver du temps pour jouer avec lui," insiste pour sa part Olivier Gérard.
Les jeux en ligne: oui, mais...
Attention également aux jeux en ligne dont certains sont adaptés pour être joués par un jeune public, souligne le responsable de PédaGoJeux. Leur aspect multijoueurs favorise les interactions avec d'autres participants. Avec ce que cela implique comme risques de cyberharcèlement.
"Dans ce cas, les parents sont appelés à être vigilants", en mettant en place des mesures préventives, note Olivier Gérard. Christina acquiesce: "Mon fils aime bien Minecraft. Mais on a dû lui bloquer la possibilité de communiquer avec ses amis car on s'est aperçu que des personnes extérieures pouvaient venir lui parler".