"Indiana Jones et le Cercle Ancien": on a joué au jeu le plus attendu de cette fin d'année

"You gotta be kidding". Cette phrase entendue maintes fois dans la saga et attendue par tous les fans ne pouvait pas échapper aux scénaristes et créateurs d'Indiana Jones et le Cercle Ancien, le futur jeu mettant en scène le célèbre archéologue. Pas plus que de savoir qu'ils vont devoir pister des artefacts dont "la place est dans un musée".
Les premières minutes du tout premier trailer avaient annoncé la couleur. Celles du jeu le confortent: tous les codes de la saga créée par Steven Spielberg sont au rendez-vous du jeu créé par MachineGames et édité par Bethesda.
Un Indiana Jones plus vrai que nature
Tech&Co a pu profiter de deux heures de jeu manette en main pour découvrir Indiana Jones et le Cercle Ancien, attendu sur PC et Xbox Series le 9 décembre prochain. Le titre est toujours en cours de finition, mais cette session fut l'occasion d'en apprendre un peu plus une aventure qui se situe entre les événements des Aventuriers de l'arche perdue et de La Dernière Croisade.

"Cela fait quatre ans et demi que l'on travaille sur le jeu. Todd Howard (producteur exécutif chez Bethesda de Fallout et Starfield notamment, NDLR) avait une vision depuis très longtemps pour un jeu Indiana Jones. Il est allé voir LucasFilm Games avec son idée qui lui a dit banco," se souvient Axel Torvenius, directeur créatif du jeu chez MachineGames, auprès de Tech&Co. "Lui avait déjà en tête que MachineGames se mette dessus."
Sans grande surprise, le studio suédois accepte le challenge "avec une grande fierté et beaucoup d'excitation". Mais comment bien adapter un tel mythe du cinéma et son univers? En écrivant tout d'abord une histoire originale, mais crédible: celle du Cercle Ancien et un alignement de sites spirituels sur la planète qui recèlent de grands pouvoirs.
"Pour transformer cela en jeu vidéo, il y a eu des éléments des films des années 80 à adapter, afin de faire du Indiana Jones du grand écran un héros de jeu. Je pense que nous avons su trouver le bon équilibre sans dénaturer la marque ni partir dans quelque chose de délirant", explique-t-il.
De cette première découverte, on en sort avec un sentiment prometteur. Tout est réuni pour faire un cocktail réussi: Indiana Jones a les traits d'Harrison Ford jeune et l'interprétation faite par Troy Baker, l'une des plus grandes voix du jeu vidéo, est assez bluffante (Richard Darbois, la voix officielle du comédien en français, prêtera sa voix en VF). "Sans l'excellent travail de Troy Baker, nous n'aurions pas eu cet Indiana Jones si réaliste du jeu", reconnaît Axel Torvenius. "Il a bluffé tout le monde lors des castings. Il était juste exceptionnel. C'est l'un des éléments les plus importants du jeu."

Son travail aide en effet à se plonger totalement dans l'histoire. Il est Indiana Jones tel qu'on le garde en mémoire. Troy Baker a également réalisé la motion capture et ce sont ses expressions faciales qu'il prête à Indy. "Il fait tout: les mimiques, les gestes, les attitudes, les combats. Il est le Harrison Ford de la saga", se souvient-on chez MachineGames où l'on voulait surtout rendre hommage au travail fait par Harrison Ford avec son personnage. "C'est génial de se dire qu'on est aussi d'une certaine manière une petite partie de ça des années après."
Infiltration, exploration, baston au programme
Le fait de retrouver des personnages du film, de les voir prendre vie sous nos yeux, de retrouver des références à des éléments importants (le fouet, le Fédora, le carnet de notes…), en plus des décors et du grain de l'image, replonge dans l'ambiance de la première trilogie. Le jeu ajoute des éléments de gameplay comme l'appareil photo pour partir en quête d'indices. Le Cercle Ancien se déroule surtout là où on espère marcher dans les pas de l'archéologue et débute en 1937, au Marshall College où le héros enseigne.
L'ouverture de la séquence à laquelle nous avons pu nous frotter est du pur Indiana Jones. Notre héros se retrouve confronté à un homme entré par effraction pour dérober un artefact. Face au colosse, le combat est inégal, mais met dans l'ambiance. Tout a été saccagé et il faut, via un mini-jeu, remettre chaque pièce du musée à la bonne place.
Les dialogues entre Indiana Jones et Marcus Brody - qui a bien les traits de Denholm Elliott - sont tout aussi succulents qu'au cinéma. La course-poursuite dans les couloirs de l'université aurait pu se retrouver devant les caméras. Le passage par l'Italie et les abords du Vatican où Indy doit user de ses talents d'infiltration et de sournoiserie pour progresser, tout en distribuant gnons et coups de fouet, sont imprégnés de l'esprit de la saga. Et que dire de la séquence en Égypte où il se retrouve affublé d'une acolyte, la journaliste italienne Gina Lombardi, qui s'inscrit dans la droite lignée des partenaires de l'archéologue: pertinente, pénible et persévérante. Elle l'accompagne dans ses quêtes, souffle les idées pour progresser, mais vous devrez vous sortir de situations complexes tout seul.

La séquence au milieu des ouvriers du chantier que les nazis utilisent pour tenter de trouver l'accès au coeur de la pyramide de Gizeh sous l'impulsion de l'antagoniste, Emmerich Voss, est gratinée à souhait. Indy va devoir se faufiler au milieu des lignes ennemies, prendre des renseignements auprès des locaux, se déguiser pour se mêler à la foule et mieux progresser, tout en optimisant ses compétences. Tout rappelle le ton des Aventuriers de l'arche perdue. Le jeu recèle d'ailleurs de multiples références à des scènes emblématiques de la franchise, que ce soit dans l'approche des puzzle games où il faut retrouver des artefacts, activer des mécanismes, jouer avec les éléments ou la lumière. Et évidemment fuir le plus vite possible les ennemis, les serpents ou bien des éléments.
Une plongée réussie, quelques réglages encore à faire
Si le scénario aurait pu être celui d'un film, il est appuyé par une identité sonore ou encore un aspect artistique dans la continuité des films. "On voulait faire la version absolue d'Indiana Jones, celle qu'on aime, qu'on a en mémoire et qu'on voulait retranscrire pour vivre ses aventures", se rappelle Axel Torvenius. "On ne voulait pas juste le recréer, faire quelque chose d'étrange ou réinventé totalement, être même à peu près proche de. On voulait être raccord avec ce qu'il est vraiment."

Tout y est et est digne de ce qu'on attend d'un jeu Indiana Jones. Il faut se faire évidemment au passage à la première personne. Mais comme les équipes de Machine Games le précisent: elles ont "un véritable savoir-faire sur les jeux à la 1re personne" avec Wolfenstein et on se fait très rapidement à l'idée de ne pas contrôler notre héros, mais de l'incarner. Il est vrai que cela renforce l'immersion, même si, dès que vous utilisez le fouet pour grimper, vous balancer ou autre, la vue à la 3e personne reprend soudainement le dessus. Pour les énigmes à résoudre, c'est en revanche bien mieux d'avoir sa propre vue.
Indiana Jones et le Cercle Ancien a encore du temps pour peaufiner quelques détails. Si le jeu se base beaucoup sur l'infiltration, l'intelligence artificielle qui gère les ennemis est parfois extrêmement laxiste et il sera facile de passer à côté d'eux sans qu'ils ne nous voient. De même, en combat, c'est parfois un peu anarchique. L'idée de tout répertorier dans le carnet pour avoir les informations sous le nez (carte des lieux, éléments relevés, indices, personnes interrogées…) est une bonne idée, mais l'ergonomie n'est pas optimale et l'affichage parfois gênant quand vous explorez une zone avec le livre ouvert, cachant alors une partie de la vue si vous baissez un peu trop la caméra.

Reste qu'on a hâte de prendre bien plus longtemps en main la future exclusivité (temporaire) de Xbox. Si vous êtes des fans du héros au chapeau, le jeu sera fait pour vous. On est dans l'univers d'Indiana Jones, que ce soit visuellement, scénaristiquement ou même dans l'humour et la dérision. Le héros a toujours le même charisme et il a tout pour être le jeu Indiana Jones dont on a toujours rêvé. Si vous cherchez de l’action, vous l’aurez sans aucun doute, dans les pas d’un personnage qui a inspiré Lara Croft (Tomb Raider) avant qu’elle n’inspire Nathan Drake (Uncharted). Deux sources d’inspiration pour concevoir ce jeu d’aventure et boucler une boucle d’aventuriers.
INDIANA JONES ET LE CERCLE ANCIEN - Disponible le 9 décembre sur Xbox Series et PC - Courant 2025 sur PS5.