"Il faut le bannir": un jeu mobile japonais choque pour ses connotations racistes et grossophobes

Depuis plusieurs mois, un jeu est disponible sur l'App store et Google Play alors qu'il est ouvertement raciste et sexiste. Les internautes s'en desespèrent.

Depuis le début de l'année, un jeu d'un genre étonnant a fait son apparition sur les magasins d'application iOS et Android. Il s'agit de "Jeu de formation préféré", un titre grossièrement traduit et originaire du Japon, et développé par le studio Tap tap times.

Une traduction raciste pour un jeu déconseillé aux moins de 16 ans

Repéré par une utilisatrice de Tiktok dans une vidéo qui cumule près de 300.000 visionnages, et mis en lumière par nos confrères du Parisien, le jeu propose de développer des relations avec différents personnages avec pour objectif de les rendre "attrayants", annonce la description.

Mais pour les rendre attrayants, il faut passer par des considérations sexistes, grossophobes, voire racistes. Dans les commentaires de l'application qui a dépassé le million de téléchargements, on peut voir des utilisateurs se plaindre de devoir maquiller de blanc une des héroïnes noires pour la rendre "plus jolie et plus propre", en changeant la couleur de peau et en lissant les cheveux crépus.

En jeu, cela se traduit par exemple par un dialogue entre une jeune fille très bronzée (qui s'est pris un coup de soleil) et qu'il faut "reblanchir": "Elle a eu un coup de soleil et est devenue noire..."

Un jeu japonais raciste fait polémique © Tech&Co

D'autres se plaignent de propos critiquant les personnes en surpoids, le tout, dans une ambiance publicitaire essentiellement composée de réclames de sites à caractère érotique ou liées aux cryptomonnaies. Tandis qu'il faut également faire avec une traduction française lacunaire, probablement effectuée avec un traducteur automatique - expliquant peut-être certains mots à connotation raciste.

Sur Google Play, le jeu indique un "PEGI 16", il est donc déconseillé aux moins de 16 ans.

Le Japon reste toutefois coutumier du fait. Les jeux vidéo mettant en scène de très jeunes héroïnes, parfois dans des tenus et des positions montrant leurs formes ou certaines parties de leur corps sont légion sur l'archipel. La saga Atelier a ainsi régulièrement été pointée du doigt pour ses éléments très suggestifs. Jusqu'à présent, les appels aux boycotts et les plaintes d'utilisateurs n'ont pas donné lieu à un retrait de l'App store et de Google Play.

Sylvain Trinel