Harcèlement sexuel et moral: le PDG d'Ubisoft visé par une nouvelle procédure judiciaire

Ubisoft n'en a pas fini avec la justice. Depuis 2020, l'éditeur français fait face à des accusations de harcèlement moral et sexuel. Des affaires qui ont abouti à des condamnations allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis pour trois anciens cadres de l'entreprise, le 2 juillet dernier.
C'est désormais le PDG d'Ubisoft, Yves Guillemot, qui est visé par une procédure judiciaire, révèle Le Parisien. Avocate des cinq parties civiles dans cette affaire, Me Maude Beckers, a en effet déposé trois citations directes contre celui qui s'est défendu d'avoir fermé les yeux tout au long de cette affaire, mais aussi contre la personne morale Ubisoft et la responsable des ressources humaines de l'époque.
"S'expliquer devant la justice"
Avec cette nouvelle procédure judiciaire, l'avocate souhaite "contraindre le PDG à s'expliquer devant la justice". Et elle n'est pas la seule. Dans le cadre du procès, parties civiles et défense ont déploré l'absence de poursuites contre Yves Guillemot, la personne morale Ubisoft et la responsable des ressources humaines de l'époque.
Alors qu'elles espéraient y voir le patron d'Ubisoft, l'éditeur a nié toute citation à comparaître reçue par ce dernier fin mai. L'entreprise avait assuré avoir "pleinement coopéré avec les autorités" et que ce procès ne la concernait pas.
Mais la partie adverse juge que cela n'est pas suffisant pour dédouaner Yves Guillemot. Pour Me Maude Beckers, il s'est rendu complice des agissements des anciens cadres qui ont été condamnés ce mercredi. "En les laissant à des postes de pouvoir, il a participé à la commission des délits", a-t-elle déclaré.
L'incrimination d'Ubisoft découle de l'inaction reprochée de son patron. "Le fait que l'employeur ne respecte pas ses obligations de sécurité expose la personne morale à une condamnation", indique la nouvelle procédure.
Enfin, les ressources humaines sont, elles, accusées d'avoir "couvert les débordements" des trois anciens cadres, dont l'un avait notamment embrassé de force une assistante. Ce nouveau procès devrait commencer en 2026.
Contacté par Tech&Co, Ubisoft a une nouvelle fois affirmé ne pas avoir reçu une citation à comparaître, "ni fin mai, ni depuis".