Tech&Co
Tech

En Chine, un robot humanoïde devient subitement fou sur sa chaîne de montage

placeholder video
En Chine, une vidéo a filmé un robot semblant prendre vie et se battre contre les ingénieurs. En réalité, les accidents entre les hommes et les machines risquent de se multiplier.

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux: on y voit un robot humanoïde qui semble perdre les pédales, dans une usine en Chine, agitant ses jambes et ses bras tel un pantin paniqué. Ca y est c’est le soulèvement des machines ? Forcément, l'image a provoqué une légère inquiétude chez les internautes.

D'où viennent ces images? D'un centre d’essai ou d'une usine, en Chine, de Unitree, l’une des entreprises les plus avancées au monde dans le domaine de la robotique.

Un robot d’1m80 destiné notamment à travailler dans les usines, est suspendu, inactif, à une grue par un harnais. Puis ses bras se mettent à s’agiter dans tous les sens, il donne ce qui ressemble à des coups de pied et des coups de poing, alors que les ingénieurs autour reculent complétement paniqués, jusqu'à ce que l’un d’entre eux parvienne à le stopper: on a vraiment l’impression de la machine qui se retourne contre son créateur.

On ne sait pas exactement ce qui s’est passé mais on soupçonne fortement une erreur de programmation. La scène appuie surtout là où ça fait mal: sur notre peur viscérale de l’autonomie incontrôlée. Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont commenté sur l’air de "voilà ce qui nous attend."

Il faut dire que les accidents homme/machine sont amenés à devenir de plus en plus fréquents. Et c'est assez logique avec l’automatisation croissante de nombreux secteurs d’activité. Même en prenant toutes les précautions, c’est difficilement évitable et il y a eu beaucoup d’exemples.

Il y a quelques semaines, dans un festival en Chine, un robot, toujours de la même marque, avait foncé sur un spectateur qui tendait la main et avait été arrêté juste à temps.

On peut aussi citer le cas de cet ouvrier d’une usine chinois de porcelaine empalé par un robot qui tombe.

Ou encore ce salarié tué par un bras robotique: il était en train d’installer le robot sur la chaîne de montage quand la machine l’a frappé à la poitrine et l’a projeté contre une plaque métallique.

Ou encore cette histoire où une vingtaine de salariés avait fini à l’hôpital quand un robot a eu la bonne idée de percer un tube de répulsif à ours, une sorte de gaz poivré ultra puissant. Ce sont des accidents qui malheureusement sont amenés à se répéter, souvent à cause d’erreurs humaines.

"Kill Switch"

Mais alors qu’est-ce qu’on peut faire? Certains demandent des procédures de contrôle plus strictes, notamment sur les "kill switch", le "gros bouton rouge" qui permet de tout arrêter en cas de dysfonctionnement.

Mais il faut plus qu’un bouton On/Off. Il faut des protocoles de sécurité, des règles éthiques codées dans leurs circuits, et surtout, des humains en capacité de superviser et comprendre ce qu’ils font.

Certains préconisent d’équiper les robots d’airbags, qui se déclenchent dès qu’une action potentiellement dangereuse pour l’homme est réalisée. D’ailleurs, certains entrepôts équipent désormais les humains de protections anti-robots.

Chez Amazon par exemple, ça fait plusieurs années que les salariés sont désormais équipés de vestes anti-robots: un vêtement connecté censé repousser les machines qui se baladent dans le bâtiment, et leur indiquer qu’elles s’approchent d’un humain pour les forcer à s’arrêter.

Anthony Morel