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Des hackers piratent des feux tricolores en Allemagne, les municipalités voient rouge

Le but premier de ces piratages est avant tout de pointer les failles de sécurité des feux de circulation.

Le but premier de ces piratages est avant tout de pointer les failles de sécurité des feux de circulation. - Flickr - Thanh Nguyen - Edgar Secas - photomontage

En Allemagne, un groupe d'informaticiens a piraté des feux de circulation. Au moins 80 villes seraient concernées par la faille découverte par les experts en cybersécurité.

A Hanovre en Allemagne, les feux sont passés au vert plus rapidement qu'à l'accoutumé puisque des experts en informatique ont piraté les feux de circulation. Ils ont voulu montrer à quel point les feux sont facilement manipulables et que les municipalités utilisent des technologies vulnérables.

La technique de piratage est simple. Les informaticiens ont seulement utilisé un ordinateur portable, une radio et une antenne, ils ont pu facilement interférer avec les feux de signalisation. En appuyant sur la touche Entrée de leur ordinateur, ils peuvent faire passer un feux tricolore de rouge à vert plus rapidement et inversement.

Cette pratique pourrait devenir dangereuse pour les usagers de la route. Ce n'est cependant pas l'objectif de ces experts. Le but premier de ces piratages est avant tout de pointer les failles de sécurité des feux de circulation.

Feux numériques plutôt qu'analogiques

Les informaticiens ont voulu rendre publique leur action et se sont tournés vers la presse allemande pour alerter, mais sont restés anonymes car leur action reste punie par la loi. Très concrètement, ils soulignent le fait que les feux ne peuvent pas tous passer au vert en même temps mais que les temps de latence entre les feux tricolores peuvent être prolongés ou raccourcis artificiellement. Les experts expliquent que cela peut créer des embouteillages ou des accidents.

Cette faille provient du signal utilisé par les feux. Près de 80 villes allemandes, dont Nuremberg, Munich, Augsbourg ou encore Ingolstadt, s'appuient sur la radio analogique et non sur la technologie numérique, qui est plus facile à crypter.

La radio analogique est un protocole très ancien qui ne comporte aucun mécanisme de sécurité. La manipulation des feux de signalisation individuels est limitée localement, mais cela montre à quel point la numérisation est également à la traîne dans le secteur des transports. D'ici 2028, les villes allemandes devront basculer vers la radio numérique.

Margaux Vulliet