Kim Dotcom, créateur de Megaupload, vient-il de rater sa dernière chance d'éviter l'extradition vers les États-Unis?

Kim Dotcom, le créateur de Megaupload. - MICHAEL BRADLEY / AFP
Kim Dotcom semble avoir définitivement perdu la partie. Après 13 ans de bataille judiciaire, le créateur de Megaupload a vu sa dernière demande visant à empêcher son expulsion vers les États-Unis être rejetée, rapporte l'Associated Press. De son vrai nom Kim Schmitz, l'informaticien et homme d'affaires est accusé d'avoir généré environ 175 millions de dollars de bénéfices illégaux avec Megaupload, site de partage de fichiers qui a été fermé en janvier 2012 après que la justice américaine a saisi le domaine et qu'un raid musclé a mené à l'arrestation de ses dirigeants en Nouvelle Zélande. Un long combat judiciaire avait alors commencé pour éviter à Kim Dotcom et ses associés d'être extradés vers les Etats-Unis.
Il avait demandé à la Haute Cour néo-zélandaise de réexaminer la légalité d'une décision prise en août 2024 de le remettre aux États-Unis pour y être jugé pour violation de droits d'auteur, blanchiment d'argent et racket. Mais la juge Christine Grace n'a pas tranché en sa faveur, rejetant l'argument selon lequel la décision de l'expulser était motivée par des considérations politiques et qu'il subirait un traitement manifestement disproprotionné aux États-Unis.
Même décision concernant l'argument selon lequel la police néo-zélandaise a eu tort d'inculper ses associés, mais pas lui, en vertu du droit national. Une situation qui a entraîné des peines plus légères pour eux que s'ils avaient été jugés aux États-Unis.
Potentielle contestation
L'affaire Kim Dotcom/Megaupload a commencé en janvier 2012, lorsqu'une perquisition a été effectuée, à la demande du FBI, dans son manoir d'Auckland, où il se trouvait en compagnie d'autres dirigeants de son entreprise. Selon les procureurs américains, Megaupload, avait, à l'époque, engrangé au moins 175 millions de dollars, principalement auprès de personnes utilisant le site pour télécharger illégalement des chansons, des émissions de télévision ou encore des films.
Ils accusent ainsi l'informaticien et les autres personnes arrêtées d'être les architectes d'une vaste entreprise criminelle, qui a causé plus d'un demi-milliard de pertes aux ayants droit d'oeuvres musicales, films et autres produits piratés. Leurs avocats ont, eux, rejeté la faute sur les utilisateurs, qui ont choisi de pirater du contenu.
En liberté sous caution depuis février 2012, Kim Dotcom cherche à éviter l'extradition depuis des années. En 2021, la Cour suprême a statué qu'il pouvait être extradé, aux côtés de deux de ses assoiés, décision qui revenait au ministre de la Justice, en verrtu de la loi néo-zélandaise. Ce dernier a signé un ordre d'extradition en août 2024, ce que l'homme d'affaires a tenté de faire annuler, sans succès.
La décision de la juge Christine Grace pourrait être contestée devant la Cour d'appel, la date limite de dépôt des plaintes étant fixée au 8 octobre. Pour le moment, on ignore si Kim Dotcom compte le faire, mais l'un de ses avocats a déclaré à Radio New Zealand que son équipe "avait encore beaucoup d'énergie pour se battre afin d'obtenir un résultat équitable". En attendant, le gouvernement néo-zélandais n'a pas révélé les prochaines étapes du processus d'extradition.