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C'est quoi la "mule bancaire", cette nouvelle arnaque par SMS?

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Depuis quelques mois, les banques alertent sur une arnaque qui prend de l'ampleur et qui permet à des criminels de blanchir de l'argent.

A l'instar des "mules" permettant de transporter de la drogue pour le compte des cartels - par exemple en avalant des poches de cocaïne ou de fentanyl - il existe également des "mules bancaires" qui permettent de blanchir de l'argent.

Le principe est simple: un criminel envoi de l'argent sur le compte bancaire d'une personne, avant d'envoyer un SMS à la victime lui indiquant avoir "fait une erreur". L'escroc demande alors à sa cible de lui renvoyer l'argent. Cela permet de "blanchir" le montant puisque lorsqu'il revient sur le compte du criminel, il s'agit désormais d'une somme qui n'a plus la traçabilité problématique initiale.

Blanchir de l'argent grâce à un virement effectué "par erreur"

Une situation qui est arrivée à Annabelle, 50 ans, comme le raconte Ouest-France. Elle raconte avoir reçu un paiement Paylib de 230 euros, puis un SMS d'un certain Xavier M. lui expliquant s'être trompé en raison d'un numéro très proche de celui d'un ami. Mais la professeure de collège explique ne pas s'être faite berner, et avoir pu avertir une amie banquière, qui lui a conseillé de ne pas répondre.

Malgré des coups de pression par SMS ou téléphone, elle décide d'en parler à son mari qui lui conseille de contacter le centre d'opposition lui confirmant l'arnaque.

Pour la banque, il est nécessaire de contacter son conseiller en cas de doute, et de ne pas accepter de renvoyer l'argent. Et pour Annabelle, c'est donc 230 euros obtenus gratuitement, même si elle n'a pas osé y toucher.

Comme l'explique le site spécialisé La Finance pour tous, cette arnaque peut néanmoins prendre des proportions plus importantes, notamment en promettant une contrepartie en l'échange d'une annulation du transfert. D'autant que les criminels ciblent généralement des personnes vulnérables, par exemple au chômage, ou des retraités, qui ne se doutent pas qu'il s'agisse d'une arnaque.

Avec la multiplication des attaques informatiques ces derniers temps, la "fraude à la mule", l'autre surnom donné à cette arnaque, pourrait devenir une norme. Plusieurs grandes enseignes ont ainsi vu des données personnelles sensibles s'échapper, dont des RIB, qui permettent donc des virements frauduleux de ce type.

Sylvain Trinel