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Contenus interdits: Google condamné à 87 millions d'euros d'amende en Russie

Le logo de l'application Google.

Le logo de l'application Google. - DENIS CHARLET © 2019 AFP

L'entreprise est accusée de ne pas avoir supprimé des contenus estimés "illégaux" sur le territoire. Google est régulièrement l'objet de conflits dans le pays de Vladimir Poutine.

Un tribunal russe a condamné ce vendredi Google à une amende record de 7,2 milliards de roubles, soit 87 millions d'euros au taux actuel, pour n'avoir pas supprimé des contenus "interdits".

Dans un communiqué sur son compte Telegram, le service de presse des tribunaux de Moscou a précisé que Google avait été reconnu coupable de "récidive", car le géant américain n'avait pas supprimé de ses plateformes des contenus jugés illégaux en Russie.

La Russie sanctionne régulièrement les grandes entreprises numériques, accusées de ne pas effacer des contenus faisant l'apologie de drogues, du suicide et liés à l'opposition.

Des tensions en Russie

En septembre, juste avant des élections législatives, Moscou a contraint Apple et Google, accusés d'"ingérence électorale", à retirer de leurs magasins virtuels en Russie l'application de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Les autorités ont menacé d'arrêter des employés de ces sociétés en Russie si elles ne coopéraient pas, selon des sources internes à ces groupes.

La Russie a également bloqué plusieurs sites liés à Alexeï Navalny, dont les organisations ont été reconnues comme "extrémistes" par la justice russe.

En septembre, le gendarme des télécoms russes Roskomnadzor a également annoncé avoir bloqué six logiciels très utilisés de réseaux privés virtuels (VPN) permettant d'avoir accès au nombre grandissant de sites internet interdits en Russie.

La question de l'internet russe

Les autorités développent aussi un système controversé d'"internet souverain" qui donnera à terme la possibilité d'isoler le net russe en le séparant des grands serveurs mondiaux.

Le Kremlin nie vouloir bâtir un réseau national sous contrôle, comme c'est le cas en Chine, mais c'est ce que craignent ONG et opposants. Le pouvoir russe renforce enfin de façon grandissante sa main mise sur les champions du numérique russe.

Passé sous le contrôle d'une filiale du géant gazier Gazprom, le groupe de tech russe VK, maison-mère du premier réseau social de Russie "VKontakte", a annoncé ainsi mi-décembre la nomination comme PDG de Vladimir Kirienko, fils d'un proche collaborateur du président Vladimir Poutine.

Victoria Beurnez avec AFP