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Ces nanosatellites pourront localiser en temps réel une multitude d'objets connectés (pour quelques euros)

Le concept de nanosatellite revient à concevoir de petits engins de quelques dizaines de centimètres, comme le PicSat du CNRS.

Le concept de nanosatellite revient à concevoir de petits engins de quelques dizaines de centimètres, comme le PicSat du CNRS. - The PicSat Team-LESIA-OBSPM

Collecter des données et surveiller depuis l'espace des conteneurs ou des bateaux à travers toute la planète? C'est la promesse de la constellation de nanosatellites Kineis inspirée des balises Argos. Reste à lever entre 110 et 130 millions pour qu'elle voit le jour.

Suivre des troupeaux d'animaux en danger ou son voilier connecté à travers toute la planète? Ce sera possible dans un futur proche grâce à la constellation de nanosatellites Kinéis, qui devrait être lancée en 2021. Elle "pourra assurer le suivi de 2 millions d'objets connectés partout sur le globe d'ici dix ans", explique Christophe Vassal, président du directoire de CLS (Collecte Localisation Satellites).

La future constellation que CLS se propose de lancer, sera composée de 20 satellites défilants à basse altitude par groupe de quatre. Ils couvriront ainsi la Terre selon cinq plans d'orbite différents passant par les pôles. Chaque nanosatellite ne mesurant que 20x20x40 cm, pour seulement 25 kg de masse, ils pourront être envoyés dans l'espace en seulement deux lancements. Au sol, les objets équipés d'un modem Kinéis seront alors localisés par la constellation.

Argos, en mieux

Ce nouveau projet s'appuie sur l'héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par le CLS et sa maison-mère le Centre national d'études spatiales (Cnes). Mais sa fréquence de collecte de données des objets connectés au sol, sera bien supérieure: tous les quarts d'heure contre toutes les quatre heures pour Argos.

Les applications seront diverses: suivre les troupeaux de bétail, ou encore tracer son voilier sur toutes les mers du globe. "En ce moment se développe une sorte d'Airbnb du bateau", détaille Christophe Vassal, "les propriétaires qui mettent leur voilier à disposition via ces plateformes aimeraient avoir un suivi".

L'entreprise se positionne avec une offre "en entrée de gamme": utiliser Kinéis coûtera de "quelques euros à quelques dizaines d'euros par an, en fonction du besoin". Car le projet a encore besoin d'argent : son coût total est estimé entre 110 et 130 millions d'euros. Kinéis espère lever 100 millions d'ici la fin de l'année.

Le développement des nanosatellites sera confié à la firme franco-italienne Thales Alenia Space, ainsi qu'aux français Nexeya et Syrlinks. La future constellation Kinéis sera gérée par une société du même nom, filiale de CLS. Cette société basée à Toulouse est une filiale du Cnes, de la société de capital-investissement Ardian et de l'institut de recherche Ifremer. Elle gère par des satellites conventionnels jusqu'à 80.000 balises, pour la localisation et la collecte de données environnementales et la surveillance des activités terrestres et maritimes.

Frédéric Bergé avec AFP