Test iPad Air M2 13: le grand modèle plus abordable qui manquait à Apple

Annoncé lors d’un événement surprise début mai, l’iPad Air étend sa toile pour courir plus que jamais dans l’ombre de l’iPad Pro. Comme pour les iPhone, Apple a décidé de décliner le haut de sa gamme — si l’on apparente l’iPad 10e génération à l’iPhone SE — en deux catégories: l’iPad Air en concentré de l’essentiel du haut de gamme maison en version plus fun ; l’iPad Pro en version ultra-premium, bien mieux doté, bien mieux enrobé et bien plus cher aussi. Mais désormais, l’un comme l’autre affiche des mensurations quasi similaires et en deux tailles.
C’est la petite révolution 2024 avec l’arrivée (enfin) d’un iPad Air 13 pouces qui va ravir ceux qui voulaient un écran plus grand sans avoir à se ruiner pour l’iPad Pro 13 pouces dont ils n’utiliseraient sans doute que 10% de ses capacités au mieux.
On aime
La grande taille qui change tout
Enfin Apple pense à ceux qui voulaient voir plus grand. Il n’y a plus besoin de dépenser une fortune en étant contraint à opter pour l’iPad Pro afin d’avoir une diagonale de 13 pouces afin de travailler plus confortablement, dessiner, monter des vidéos, faire de la retouche photo ou tout simplement compenser le gabarit d’un PC.

Apple ne change pas le reste: on a toujours des bordures plus épaisses que sur l’iPad Pro (ce qui fait que l’écran fait réellement 12,9 pouces et pas 13…), mais un design droit identique et surtout la possibilité d’opter pour une version colorée (bleu, mauve, gris sidéral et lumière stellaire) quand l’iPad Pro est plutôt discret (argent ou noir sidéral).
Pourtant, ce changement de taille change tout. Si vous étiez habitué à l’iPad Air 11 pouces, il y a quelque chose de géant en main désormais. Heureusement, l’iPad Air 13 pouces est fin (6,1 mm), certes moins que le nouvel iPad Pro 13 (5,1 mm). Mais il pèse forcément (617 g). On le prendra plus volontiers à deux mains, cela n’est cependant pas gênant, car les usages en découlent (dessiner, faire de la retouche photo, montrer des documents, regarder une vidéo). Il faut juste se dire qu’à transporter désormais, c’est plus encombrant. Mais le plaisir du grand écran toujours aussi bien calibré et agréable à l’œil (même sans l’Oled de l’iPad Pro ou le taux de rafraîchissement 120 Hz) fait oublier l’éventuelle déconvenue.

En ajoutant un clavier (l’excellent Magic Keyboard coûte tout de même 350 euros), on a plus que jamais la sensation d’un PC en main, parfait pour la bureautique ou le montage vidéo (Final Cut ou même iMovie). C’est finalement iPadOS — pourtant très fluide et parfaitement optimisé — qui vous aidera à sauter le pas ou non de la modularité.

Si vous préférez rester fidèle au 11 pouces, l’iPad Air M2 est identique à son prédécesseur en termes de design global. À la différence près que la caméra en façade se déporte sur la tranche latérale (pour les deux modèles). C’est beaucoup plus naturel pour les appels vidéo, notamment à plusieurs, avec une caméra bien mieux centrée nativement, en plus de profiter de la fonction Cadre centré qui vous laisse toujours au cœur de l’image. Vous ne risquez plus de mettre votre doigt sur la caméra en tenant l’iPad, ce qui aurait été encore plus fréquent avec un modèle 13 pouces.
La puissance pour tout faire
L’iPad Air 2024 hérite de la puissance de l’iPad Pro précédent. Et c’est amplement suffisant pour la majorité des fonctionnalités et applications utilisées au quotidien. Rien ne lui résiste. Vous pouvez lancer Death Stranding ou Divinity Original Sin 2, ils ne font jamais bugger l’ensemble ou ne traînent la patte. C’est même un plaisir de voir de nombreux jeux qui ont fait le bonheur des consoles arriver et tourner parfaitement même sur un iPad. Nous avons transféré la configuration de l’iPad Pro M2 sur l’iPad Air M2 pour faire tourner les mêmes applications et n’avons noté aucun changement. C’est toujours fluide, rapide et aisé de passer d’une app à une autre, d’un jeu à un logiciel plus exigeant. À cela s’ajoute désormais la compatibilité avec le Wifi 6E.

On apprécie aussi qu’Apple ait revu le stockage à la hausse. Désormais, le modèle démarre avec 128 Go (deux fois celui de l’iPad Air M1) et peut embarquer jusqu’à 1 To, ce qui le rapproche de l’iPad Pro en proposition (qui lui grimpe jusqu’à 2 To).
La baisse de prix sur le modèle 11 pouces
C’est suffisamment rare pour être signalé, mais Apple a baissé le prix d’entrée des iPad Air. Le plus petit des deux perd même 80 euros par rapport à son prédécesseur en doublant sa capacité de stockage (719 euros pour 128 Go contre 789 euros pour 64 Go). L’iPad Air débute à 969 euros là où l’iPad Pro affiche 1569 euros pour son plus grand modèle (en 256 Go - comptez 1099 euros pour l’équivalent iPad Air 13).
L’Apple Pencil Pro
C’est certes un accessoire en option, mais la nouvelle mouture du stylet connecté d’Apple donne une autre dimension à son usage. Le Pencil Pro est compatible avec l’iPad Air M2 et l’iPad Pro M4 seulement, mais il apporte son lot de nouveautés avec son gyroscope intégré, la possibilité de le presser entre ses doigts pour accéder à son menu Outils et de nombreuses options pour écrire et dessiner. À l’heure de ce test, toutes les applications compatibles n’ont pas encore déployé leurs options pour le Pencil Pro. Mais celles qui l’ont fait, notamment pour dessiner ou retoucher des photos, offrent plus de précision et de possibilités. On apprécie surtout la rotation du trait en faisant tourner le Pencil Pro entre ses doigts.

On n’aime pas
L’absence de reconnaissance faciale
Le Touch ID sur le bouton de démarrage est efficace et une très bonne idée de repositionnement après l’abandon enfin de la grosse bordure du bas pour l’héberger. Mais on aimerait enfin voir Apple opter pour une généralisation de la caméra TrueDepth à tous ses iPad tant cela aurait l’air naturel. Les iPhone ont bien fini par le faire. Ça viendra.
L’eSIM obligatoire
C’est la nouveauté 2024. Apple a retiré tout port physique de l’iPad Air. Si vous voulez opter pour le modèle avec connexion mobile 4G ou 5G, vous ne pourrez plus glisser votre carte nanoSIM. Il faudra obligatoirement prendre une eSIM. On aurait aimé avoir les deux options. Même si la SIM dématérialisée est vouée à se généraliser et la possibilité sur l’iPad Air sera notamment idéale à l’étranger, tout le monde n’opte pas pour deux abonnements ou pour une SIM compagnon avec son forfait mobile.
Conclusion
Un iPad Pro 2022 déguisé en iPad Air 2024, avec quelques concessions sur les fonctions avancées (pas d’écran mini Led et encore moins Oled, pas de ProMotion, pas de reconnaissance faciale, pas de LiDAR). L’iPad Air M2 reste un monstre de puissance par rapport à ses concurrents directs chez Samsung, Lenovo ou encore les fabricants chinois (Honor, Huawei, Oppo). Il est prêt à tout surmonter. Mais il se fait aussi désormais distancer par le dernier iPad Pro en termes de design et de puissance, là où la différence des puces M1 et M2 était moins flagrante.
Sa meilleure innovation en 2024, c’est bien sa nouvelle taille disponible. Une aubaine pour ceux qui ne voulaient pas débourser plus de 1.000 euros pour un grand écran. Si vous n’aviez pas le modèle M1, vous allez franchir un gap, quelle que soit la taille choisie. Si vos usages restent assez simples (navigation, streaming vidéo, applis de jeux, mails…) et que vous ne voulez pas vous encombrez, l’iPad 10e génération, avec beaucoup moins cher et sous la toujours efficace puce A14, peut vous suffire. Votre porte-monnaie vous en remerciera.