Tech&Co
Apple

Avec la puce N1, Apple vient construire sa stratégie d'optimisation et de Continuité au coeur de ses appareils

placeholder video
La nouvelle génération d'iPhone disposera d'une puce dédiée au Wifi, au Bluetooth et à Thread. Pour le client, ça ne bouscule rien à ses habitudes, pour Apple, cela pourrait tout changer.

Apple en a fait du chemin depuis l'introduction de sa première puce maison, l'A4, en 2010 avec l'iPhone 4. L'entreprise a depuis bousculé l'industrie en généralisant cette approche à la quasi totalité de ses produits, dont le Mac (avec les puces M), l'iPad, mais aussi ses écouteurs Airpods (avec les puces H) ou encore l'Apple Watch (avec les puces S).

Objectif de la firme: ne plus uniquement - voire plus du tout - se reposer sur ses partenaires historiques. En 2025 avec les iPhone 17, Apple s'est ainsi séparé de Broadcom, qui concevait la partie réseau du smartphone de la marque depuis près de vingt ans. Mais il y a aussi eu Qualcomm, qui commence à faire ses adieux à sa présence dans les iPhone depuis l'arrivée du 16e.

Deux puces pour tout maîtriser

Ce moment important n'a été rendu possible que grâce au rachat d'une partie des activités d'Intel dans les puces mobiles en 2019. Cela aura pris du temps, mais Apple est désormais en mesure de concevoir à la fois une puce compatible avec la 4G et la 5G (mais pas millimétrique), les C1 et C1X, mais aussi une puce pour les réseaux locaux sans fil, la toute nouvelle N1.

Elle a la faculté de prendre en charge tous les derniers standards du moment. On pense au Wifi 7, au Bluetooth 6 et aussi à Thread, très utile et apprécié dans le monde de la domotique et par ailleurs intégré au protocole Matter.

La puce N1 assure la connectivité Wifi, Bluetooth et Thread
La puce N1 assure la connectivité Wifi, Bluetooth et Thread © Apple

Mais la N1 n'est pas qu'une simple puce faite pour connecter son iPhone. Elle vient parfaire le développement à petit pas d'Apple pour maîtriser le plus de choses possibles sur ses différents produits.

La question de l'autonomie

D'une part, elle sert à lui assurer une meilleure autonomie. Un point important alors que sort l'iPhone Air, un smartphone ultra-fin, doit donc composer avec une batterie bien plus fine que celle que l'on peut retrouver dans un iPhone 17 "classique". Apple décrit l'autonomie du Air comme "remarquable", en l'état, elle correspondrait à 27h en lecture vidéo.

C'est bien moins que ce que propose les iPhone 17 Pro Max, par exemple, mais à peine moins que les iPhone 13 Pro Max (28 heures) ou 14 Pro Max (29 heures), qui n'étaient pas réputés pour manquer d'autonomie..

Néanmoins, face aux 31 et 37 heures d'autonomie annoncées en lecture vidéo pour les iPhone 17 Pro et Pro Max, l'iPhone Air pourrait mieux faire, surtout pour un modèle assez onéreux. La suppression du tiroir de la carte SIM et l'adoption d'un eSIM est évidemment un moyen de gagner de la place, de réorganiser l'intérieur de l'appareil et de lui allouer une batterie la plus grosse possible. Même si le fait qu'Apple propose une batterie externe, faite pour épouser le design du produit, montre que tout n'est pas parfait... malgré l'optimisation logicielle.

L'enjeu de la Continuité 2.0 ?

D'autre part, cette puce pourrait aussi être au coeur de la stratégie de Continuité d'Apple. Que ce soit pour basculer votre musique d'un iPhone à votre HomePod ou basculer la connexion de vos AirPods entre votre Macbook et votre iPad sans intervention de votre part, les fonctions de Continuité reposent sur la double connexion Bluetooth et WiFi. La première initie la reconnaissance entre les appareils, tandis que la seconde assure les transferts de données.

La puce N1 qui prend place dans les iPhone marche d'une certaine manière dans les pas d'autres puces maison, H1 et H2, W1 et suivantes, qui ont assuré des connexions similaires dans les AirPods ou les Apple Watch. Elle prouve ainsi qu'Apple franchit un nouveau cap en prenant en main ces connexions essentielles.

Et il ne faut surtout pas oublier la compatibilité avec le standard Thread. Un atout qui est loin d'être anecdotique et ouvre la porte à une domotique encore plus intégrée, contrôlée.

La présence d'une puce Apple compatible Thread dans ses smartphones, et sans doute bientôt ses iPad, HomePod et autres, laisse envisager des scénarios de contrôle simplifié de la maison connectée. Elle ouvre une nouvelle voie à Apple. Son smartphone peut ainsi devenir un hub pour gérer sa maison connectée. La Continuité de demain ne se limitera peut-être alors plus à l'écosystème Apple stricto sensu, mais s'étendra à votre maison "intelligente" de manière encore plus fluide qu'aujourd'hui. Comme très souvent depuis l'A4 de l'iPhone 4, le contrôle et l'intégration accrue passe, chez Apple, par une puce maison...

La société de Cupertino n'est pas rentré dans les détails de ce qu'il sera permis de faire, mais comme on prête à l'entreprise une volonté de se diversifier dans les produits connectés (comme des caméras de surveillance), on imagine que la présence de Thread n'est que la première brique d'un plus vaste projet.

Sylvain Trinel