IPTV: que risquez-vous vraiment en piratant les matchs de foot?

Après des mois de négociations, c'est finalement le britannique DAZN qui a remporté pour 400 millions d'euros les droits TV, qu'il propose désormais à 29,99 euros par mois (avec engagement 12 mois). Un tarif visiblement bien trop élevé pour un championnat - sans son ex-star Kylian Mbappé - et qui risque donc de faire exploser les abonnements illégaux à l'IPTV.
Pour rappel, l'IPTV consiste à pirater des flux TV bien réels, mais sans passer par les ayants-droits. C'est donc totalement illégal et c'est la véritable bête noire du foot européen depuis des années. Mais même si ce n'est pas légal, un IPTV n'est pas gratuit pour l'utilisateur qui paiera de quelques euros à plusieurs dizaines d'euros sur l'année.
Si l'impunité semble régner autour de cette pratique, elle n'est pas sans risques pour autant pour celui qui s'abonne.
Recel de contrefaçon
D'abord sur le plan légal, le consommateur sait pertinemment que l'offre pour regarder du football (ou du streaming comme Netflix) n'est pas légale. En théorie, il se rend donc coupable de recel de contrefaçon réprimé par l’article 321-1 du Code pénal. "Constitue (…) un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout moyen, du produit d'un crime ou d'un délit," détaille l'article qui punit le recel de cinq ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende.
En pratique, aucune sanction n'a encore été ordonnée contre un utilisateur en France car les autorités cherchent avant tout à traquer les diffuseurs. La Ligue de football professionnelle (LFP) a déjà obtenu plusieurs jugements en référé pour obtenir la fermeture de services IPTV. Évidemment, ils finissent toujours par réapparaitre d'une autre manière.
Attention aux escroqueries
Si l'utilisateur n'est pour l'instant pas concerné, cela pourrait changer puisque plusieurs pays européens comme l'Espagne ou l'Italie réfléchissent à instaurer des amendes aux clients. Une idée qui pourrait faire tache d'huile en France?
Il existe néanmoins d'autres risques que la question pénale. Les offres d'IPTV explosent depuis plusieurs années et la polémique DAZN devrait encore accentuer le phénomène. Mais bien souvent, les abonnements sont proposés, à grands renforts de publicités, sur Telegram ou Snapchat sans aucune garantie. Ces offres sont totalement illégales, donc il n'existe logiquement aucun recours pour le consommateur.
Plusieurs risques existent alors: d'abord celui de l'escroquerie. Vous n'êtes pas assuré d'obtenir un véritable flux ou celui-ci peut se couper au bout de quelques jours malgré votre paiement. L'utilisateur peut aussi voir ses données personnelles ou bancaires être piratées. Enfin, l'installation d'un virus, en croyant ouvrir un flux vidéo, est aussi une possibilité.