Dangers de Tiktok ou Instagram: bientôt des messages d'avertissement, comme sur les paquets de cigarettes?

Des applications de réseaux sociaux sur un téléphone à New York, aux Etats-Unis, le 13 mars 2024 (illustration) - Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Après la cigarette et l'alcool, les réseaux sociaux devront-ils s'accompagner de messages de prévention à des fins de santé publique? C'est la volonté de Vivek Murthy, patron de l'agence américaine de santé. Dans une tribune publiée sur le site du New York Times, il invite le Congrès à adopter une loi imposant aux principaux réseaux sociaux comme Tiktok, Facebook ou Instagram à publier des messages d'avertissement, notamment pour les plus jeunes.
"Il est temps de réclamer un message d'avertissement de santé publique sur les plateformes de réseaux sociaux, expliquant que ces derniers sont associés à une hausse des maladies mentales chez les adolescents" estime ainsi Vivek Murthy.
Réseaux sociaux et anxiété
Dans la tribune, il rappelle que de multiples études pointant une association entre utilisation des réseaux sociaux et dégradation de la santé mentale des plus jeunes. Il cite ainsi une étude de 2019, parue dans la revue Jama Network Open, concluant à "un doublement des risques d'exposition à des symptômes d'anxiété et de dépression en passant plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux" explique-t-il.
Sa prise de position fait suite à des plaintes de dizaines d'États américains contre Instagram, fin 2023. La plateforme est notamment accusée de jouer un rôle dans la dégradation de la santé mentale des adolescents, tandis qu'une lanceuse d'alerte avait publié en 2021 des documents internes à Instagram, montrant que l'entreprise était au courant des risques que faisait peser le réseau social sur les plus jeunes, et notamment les adolescentes.
"Un tel avertissement [...] rappellerait régulièrement aux parents et adolescents qu'il n'a pas été établi que les réseaux sociaux sont sûrs" écrit Vivek Murthy.
Dans sa tribune, il reconnaît qu'un tel avertissement ne permettrait pas pour autant de rendre les réseaux sociaux sûrs pour les adolescents. Mais il estime que, comme pour le tabac, des avertissements visuels pourraient faire évoluer le comportement des jeunes utilisateurs et des parents de ces derniers.
Vivek Murthy appelle par ailleurs à imposer aux plateformes de transmettre leurs données concernant les risques sur la santé mentale des utilisateurs à des spécialistes indépendants.
Selon une étude de Qustodio, fournisseur de logiciels de contrôle parental, les enfants passent en moyenne quatre heures par jour devant un écran. Notamment sur des applications comme Roblox, Tiktok ou Snapchat.