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"Nous supprimons des millions de chaînes": Pavel Durov assure que Telegram n'est pas une zone de non-droit

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Pavel Durov, le patron de Telegram mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie, assure modérer les contenus sur sa plateforme.

Un espace politique neutre et sûr, à l'abri de toute ingérence gouvernementale. C'est la promesse de la messagerie Telegram. Mais l'absence de modération sur la plateforme contre la diffusion de contenus criminels ou délictueux et le manque de communication avec le gouvernement a valu à son patron, Pavel Durov, d'être rattrapé par la justice française.

Le chef d'entreprise a ainsi été arrêté le 24 août à son arrivée à Paris. Il a ensuite été a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et interdit de quitter le pays, notamment en raison du manque de coopération de Telegram avec les forces de l'ordre.

Une modération critiquée

Pourtant, Pavel Durov l'assure: Telegram n'est pas une zone de non-droit. En effet, dans un long message partagé sur l'application ce jeudi 5 septembre, il réfute les affirmations selon lesquelles "Telegram est une sorte de paradis anarchique", les qualifiant d'"absolument fausses".

Le patron rappelle que les contenus sont modérés sur la plateforme.

"Nous supprimons des millions de messages et de chaînes nuisibles chaque jour", rappelle le patron de la plateforme.

"Nous publions des rapports de transparence quotidiens. Nous avons des hotlines directes avec des ONG pour traiter plus rapidement les demandes de modération urgentes", ajoute-t-il.

Vers la fin de Telegram en France?

En 2015, Telegram avait par exemple bloqué 78 chaînes de discussion utilisées par des djihadistes pour communiquer entre eux. Mais ces suppressions restent pour le moins épisodiques et trop rares aux yeux des autorités.

Le milliardaire de 39 ans, dont le magazine Forbes estime la fortune actuelle à 15,5 milliards de dollars, reconnaît que son application n'est pas "parfaite". En effet, il estime que la forte hausse du nombre d'utilisateurs de Telegram (qu'il évalue maintenant à 950 millions dans le monde) a "permis aux criminels d'abuser plus facilement de [la] plateforme". Il assure vouloir "améliorer les choses à cet égard", précisant que le processus était déjà lancé.

Des efforts qu'il espère être suffisants pour rassurer la justice française. En cas "d'absence d'accord avec les autorités de régulation françaises sur un juste équilibre entre vie privée et securité", Pavel Durov n'exclut pas de supprimer Telegram en France.

Salomé Ferraris