Etats-Unis: l'administration Trump veut utiliser les réseaux sociaux pour expulser les détenteurs de visa, des défenseurs des libertés essentielles saisissent la justice

Donald Trump devant les soldats américains lors d'un discours le 30 septembre 2025. - BFMTV
Un nouvel épisode de contestation aux États-Unis contre la politique du ICE. L’administration Trump a annoncé que les titulaires de visa peuvent désormais être expulsés en raison de certains commentaires sur les réseaux sociaux. Mais en réponse, plusieurs syndicats et associations ont, de leur côté, annoncé leur intention de contester cette mesure devant la justice.
L'une d’entre elles, l’Electronic Frontier Foundation (EFF) a déposé une plainte dénonçant une surveillance accrue des comptes sociaux des immigrants. Selon elle, cette politique bafoue la liberté d’expression des citoyens et non-citoyens.
Cette plainte vise à stopper la politique du Département d'État dite de “capture et révocation”, qui menace de retirer le visa des personnes dont les publications, analysées avec l’aide de l’IA, sont interprétées comme un soutien à des groupes terroristes comme le Hamas. Cette définition est large, puisque Donald Trump a récemment qualifié “le mouvement Antifa” d’organisation terroriste nationale.
“De nombreux membres des plaignants n'expriment plus d'opinions, même vaguement liées aux sujets que le gouvernement désapprouve, notamment en ligne, où il les surveille”, indique la plainte.
Face à ces mesures, la contestation souligne les risques d’extension de la surveillance numérique, touchant aussi les proches des immigrants, et alerte au sujet de l’impact sur les libertés fondamentales.
Un dispositif hors-norme
Ce nouvel épisode survient donc dans un contexte tendu autour du service de l’immigration et des douanes des États-Unis. Le 14 octobre, Meta a annoncé avoir supprimé une page Facebook utilisée pour suivre les déplacements des agents de l’immigration, à la demande du département américain de la Justice, a confirmé l’entreprise mardi.
Plus tôt ce mois-ci, Apple et Google ont également bloqué le téléchargement d’applications mobiles signalant la présence d’agents de l’immigration, quelques heures après que l’administration Trump a exigé le retrait d’une application particulièrement populaire.
L'autorité américaine de l’immigration veut aussi créer une équipe travaillant 24h/24 et 7jours/7 pour analyser les réseaux sociaux et ainsi faciliter sa politique d'arrestations. Elle prévoit, en effet, de recruter une trentaine de prestataires privés chargés d’analyser les réseaux sociaux afin d’en extraire des informations exploitables pour ses opérations de perquisition et d’arrestation.
Ces équipes fouilleront les publications, photos et messages diffusés sur Facebook, Instagram, Tiktok, Youtube et d’autres plateformes, dans le but de transformer ces données publiques en pistes d’enquête.