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Emeutes: Snapchat a-t-il admis avoir censuré des vidéos à la demande du gouvernement?

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Le réseau social a été entendu lundi 10 juillet à l'Assemblée nationale. Depuis, beaucoup estiment que la modération de Snapchat aurait été amplifiée durant les émeutes.

Depuis quelques jours, Snapchat est la cible de critiques suite à une table ronde à l'Assemblée nationale lundi 10 juillet. La responsable des affaires publiques de Snapchat en France, Sarah Bouchahoua, est revenue sur le rôle du réseau social durant les récentes émeutes.

Lors de cet échange, auquel ont également participé TikTok et Facebook, la responsable a expliqué que la plateforme a "travaillé conjointement avec le ministère de l'Intérieur et les différentes autorités afin d'endiguer le plus rapidement possible les différents dérapages qu'on a pu percevoir sur le terrain".

Des utilisateurs qui se plaignent des émeutes

Particulièrement pointée du doigt, la fonction Snap Map de l'application a été accusée de promouvoir les violences urbaines en affichant "le lieu des exactions à venir", selon les termes du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.

Or, à la fin des émeutes: "L'ensemble des stories qui étaient publiées sur [Snap Map], c'étaient vraiment des utilisateurs de Snapchat qui se plaignaient justement des émeutes et des conséquences des émeutes", a assuré Sarah Bouchahoua, saluant une collaboration entre le privé et le public "afin de protéger [les] utilisateurs le plus rapidement possible".

Dès lors, Snapchat a été accusé d'avoir censuré certains contenus pour ne plus les afficher sur sa carte interactive. Mais si l'application admet avoir "mobilisé un groupe de travail dédié" à la modération au début des émeutes, elle dément tout excès de zèle et garantit s'en être tenu à ses règles habituelles.

"Toute allégation selon laquelle nous avons supprimé du contenu qui n'a pas enfreint nos directives est infondée et fausse", assure une porte-parole de Snapchat auprès de Tech&Co par mail.

Des liens avec le gouvernement

"La grande majorité des contenus que nous avons vus en rapport avec les évènements récents étaient constitués de personnes partageant leur perspective sur ce qu'il se passe sur le terrain, et conservés sur la Snap Map. Nous avons supprimé tout contenu qui incitait à la violence ou appelait au pillage, car cela n'est pas autorisé sur Snapchat", ajoute l'entreprise.

Pour légitimer leur critique, certaines personnes pointent les liens de Sarah Bouchahoua, la responsable des affaires publiques de Snapchat en France, avec le gouvernement.

Comme le rappelle CheckNews, Sarah Bouchahoua a participé à la campagne de Laetitia Avia, élue députée de la huitième circonscription de Paris en 2017. Elle a également dirigé la section parisienne du mouvement les Jeunes avec Macron. Avant d'être collaboratrice de Laetitia Avia à l'Assemblée nationale de 2018 à 2020.

Sarah Bouchahoua a ainsi participé aux travaux concernant la "loi Avia" de lutte contre les contenus haineux sur internet.

Pierre Monnier