Tech&Co
Réseaux sociaux

"De l'extrémisme national": la tech chinoise se mobilise contre le sentiment anti-japonais en Chine

placeholder video
Face aux messages haineux véhiculés en ligne contre les japonais, les géants de la tech chinois durcissent leurs mesures de modération.

Malgré les contrôles opérés par les censeurs du régime, la Chine fait face à un sentiment anti-japonais qui prend suffisamment d'ampleur pour que les géants de la tech chinois soient mis à contribution.

En cause le meurtre, fin juin, d'une femme chinoise poignardée en protégeant une mère et son enfant japonais à Suzhou - qui ont néanmoins été blessé - révèle le Guardian.

Plusieurs centaines de messages haineux

Suite à cette affaire, qui a fait grand bruit, Tencent a annoncé avoir vu des messages "d'un nationalisme extrême" sur son application Wechat: "Certains internautes ont été incités à une confrontation entre la Chine et le Japon, et ont provoqué un nationalisme extrême."

Si la femme chinoise décédée a été saluée pour son héroïsme et sa bravoure, l'affaire a aussi provoqué des messages haineux sur Weibo, le Twitter chinois aux 585 millions d'utilisateurs. On pouvait ainsi y trouver des "remarques extrêmes incitant à un sentiment nationaliste, promouvant la haine de groupe et applaudissant même un comportement criminel au nom du patriotisme."

Douyin, la version chinoise de Tiktok, a également sévi en annonçant qu'il allait enquêter sur des publications "extrêmement xénophobes", mais aussi sur de la désinformation affirmant que des espions avaient infiltré les écoles japonaises en Chine.

Mais comme l'écrit le Guardian, le sentiment anti-japon n'est pas nouveau dans le pays, notamment sur internet alors qu'il est pourtant très surveillé par les autorités afin de faire taire toute dissension. Un élément pointé du doigt par les internautes chinois, notamment sur Weibo, où près de 1000 contenus jugés illégaux ont été supprimés.

Du côté des autorités, on préfère néanmoins parler "d'incident isolé", sans pour autant limiter les mesures prises par les différentes entreprises de la tech afin de modérer les contenus.

Sylvain Trinel