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CitizenGo: quel est ce groupe conservateur à l'origine d'affichages contre la cérémonie d'ouverture des JO?

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Depuis ce lundi 5 août 2024, CitizenGo a déployé un bus mettant en cause des "attaques contre les catholiques" et revendique plusieurs centaines de milliers de signatures sur ses pétitions en ligne.

Après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, les associations conservatrices sont vent debout contre la représentation supposée de La Cène par des drag-queens, un tableau présentant le dernier repas du Christ.

L'affaire prend une tout autre ampleur avec la présence, dans Paris, d'un bus affichant ouvertement une pétition en ligne pour "stopper les attaques contre les catholiques". Six personnes ont été interpellées avant que les gardes à vue ne soient levées pour irrégularité par le parquet de Paris, selon les informations de BFMTV.

Un groupe de pression conservateur

À l'origine de cette pétition, CitizenGo. Il s'agit d'un groupe de pression ouvertement conservateur d'origine espagnole qui à pour ambition de "défendre la vie, la famille et la liberté en France et à travers le monde." Il revendique 17 millions "de citoyens actifs qui empêchent les organisations radicales d'imposer leur agenda à la société."

Sur leur portail, on y découvre différentes pétitions, dont celle visant à annuler un atelier animé par des drag-queens pour enfants à Mérignac, et qui a rassemblé 8.365 signatures (l'événement a été annulé). On retrouve aussi la pétition "Défendez votre foi: stop aux moqueries des chrétiens aux Jeux olympiques de Paris", avec 362.064 signatures.

D'une manière générale, les sujets de ces pétitions se calent sur des idées conservatrices ou d'extrême droite, à tendance complotistes. Notamment au sujet de la pandémie de COVID-19 ou les personnes transgenres.

Des figures de l'extrême droite mondiale

Fondé en septembre 2013 par Ignacio Arsuaga, un militant ultra-conservateur marqué à l'extrême droite, CitizenGo s'internationalise au fil des années pour finalement être présent dans "50 pays" et dans huit langues différentes, dont le français. Il dispose de différentes équipes installées "dans une quinzaine de villes sur trois continents".

On retrouve au sein du "Conseil de fondation" plusieurs figures du conservatisme mondial, dont Brian S. Brown, président de l'Organisation Nationale pour le Mariage, un groupe politique américain qui cherche à lutter contre le mariage homosexuel aux Etats-Unis. Alexey Komov, un proche de Vladimir Poutine, est y siège également.

Son financement provient principalement des dons de ses différents membres. Ils permettent de déployer, comme à Paris ces derniers jours, des "Free Speech Bus", dont le premier, d'une couleur orange, alertait l'opinion publique sur "la théorie du genre" à Paris, New York et Madrid, mais aussi en Afrique du Sud.

Légalement, CitizenGo se présente comme une "fondation" et comme "une organisation à but non lucratif". De fait, cela lui donne droit à des dons déductibles des impôts un peu partout en Europe.

Sur les réseaux sociaux, CitizenGo s'avère aussi particulièrement actif et enchaîne les publications contre la communauté LGBTQIA+, l'avortement et le mariage entre personnes du même sexe. Le groupe a plusieurs fois été mis en cause pour ses messages décrits comme "honteux" et "réactionnaires".

Sylvain Trinel avec Maxime Cliet Ruzza