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Obsolescence programmée: 2 Français sur 3 ont déjà été contraints de jeter des appareils qui fonctionnaient encore

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A l'heure où les PC sous Windows 10 sont aux portes de l'obsolescence, une étude commandée par Backmarket et menée par Opinionway révèle qu'une large majorité de Français a déjà été contraint de délaisser des appareils car ils ne pouvaient plus les mettre à jour.

Un appareil qui fonctionne encore, mais qui ne peut plus être mis à jour. C'est la raison pour laquelle de nombreux Français décident de s'en séparer, pointe une récente étude publiée par Back Market. A l'heure où Microsoft a décidé de mettre fin au support de Windows 10, ce sondage réalisé auprès de 1.030 personnes, prend un écho bien différent et révèle que deux Français sur trois ont déjà été confrontés à l'obsolescence logicielle ou matérielle.

Pire encore, 60% ont été obligés de se défaire d'un appareil encore fonctionnel, mais qui ne recevait plus de mises à jour. 33% sont même allés jusqu'à le jeter pour cette unique raison. Un chiffre qui monte à 40% chez les 18-24 ans.

Un problème amené à s'accélérer

Les conséquences de l'obsolescence programmée ne s'arrêtent pas là. L'étude révèle également que 62% des Français ont été forcés de racheter des accessoires qui sont devenus incompatibles. Et ce problème va s'accélérer avec la fin du support de Windows 10 ce mardi 14 octobre, souligne Back Market.

"Une situation qui exposera de nombreux foyers, écoles, associations et entreprises au risque de se retrouver privés d'outils numériques essentiels, accentuant la fracture numérique et la production de déchets électroniques", déplore le spécialiste de l'électronique reconditionnée.

Au total, jusqu'à 400 millions de PC dans le monde sont concernés. Et si Microsoft va offrir un an de sursis, sous condition, aux utilisateurs, qui bénéficieront de mises à jour de sécurité gratuites, les entreprises, écoles et associations devront, elles, payer pour les recevoir.

Un problème économique et écologique

Des Français ont cependant décidé de ne plus tenir compte de cette obsolescence programmée. 79% continuent ainsi d'utiliser leur appareil, même s'il ne peut plus être mis à jour. Ce qui est évidemment une situation très périlleuse puisqu'elle expose l'utilisateur à des cyberattaques potentielles. Mais cette position n'est pas irréfléchie pour autant. Nombre d'entre ces utilisateurs réfractaires ont en effet conscience de son impact sur leur budget, mais aussi sur l'empreinte écologique.

72% la voient comme une incitation à surconsommer. Un chiffre qui tombe cependant à 55% chez les 18-24 ans et grimpe à 83% chez les 65 ans et plus, signe d'une différence de perception selon les générations. 62% estiment par ailleurs que l'augmentation des déchets électroniques est l'une des principales conséquences de l'obsolescence programmée.

Jugeant que les fabricants sont responsables de cette course en avant néfaste, 96% des Français attendent d'eux qu'ils "s'engagent concrètement pour faire de la fabrication de produits durables la norme". Un des moyens selon eux de "s'affranchir du cycle du tout-jetable". Parmi les autres, 95% des sondés réclement aussi l'instauration effective d'un "véritable" droit à la réparation.

Kesso Diallo