Comment les manifestants utilisent le parapluie pour se cacher des drones de la police

Pour éviter d’être filmé en manifestations, certains Français ont recours aux parapluies. Un objet qui avait déjà fait ses preuves à Hong Kong.

Même si le ciel lyonnais était plutôt dégagé en ce lundi 1er mai, les manifestants n’ont pas tardé à brandir leurs parapluies au-dessus de leurs têtes. Et ce n'était pas une mesure de prévention envers une pluie éventuelle mais une technique de dissimulation auprès des drones qui survolaient la manifestation à Lyon.

Plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent ainsi les manifestants lyonnais défiler équipés de parapluies. Cette technique fait suite à la mise en application d’un décret de la loi sécurité intérieure permettant aux forces de l’ordre de déployer ces objets volants équipés de caméras au cours de rassemblements.

Suppression des images possible

Ce recours aux drones est appliqué afin d’assurer "la sécurité des rassemblements de personnes sur la voie publique lorsque ceux-ci sont susceptibles d’entraîner des troubles graves à l’ordre public", selon le décret.

Dans les faits, aucune opposition ne peut être faite quant à la captation de ces images par les drones des forces de l’ordre. Mais comme Tech&Co vous l’expliquait, vous pouvez appliquer votre droit d’accès et de suppression aux images captées, en effectuant une demande auprès de la préfecture de police. A noter que les images captées par les drones survolant les manifestations ne sont conservées que pendant une semaine, et supprimées passé ce délai.

Cette technique du parapluie n’est toutefois pas une première en manifestation. En 2019, la population d’Hong Kong avait initié cette tendance avec une "Umbrella Revolution". Les pépins utilisés permettaient surtout de se protéger des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre ainsi que des projectiles. La méthode avait ainsi été répliquée dans d'autres pays, comme en Thaïlande mais aussi en France, notamment pendant des manifestations contre la réforme des retraites en 2020 pour masquer les dégradations.

Julie Ragot