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Influenceurs: face à l'explosion des signalements, la Répression des fraudes va intensifier ses contrôles

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La DGCCRF compte bien poursuivre sur sa lancée des contrôles des pratiques des influenceurs. 70 enquêtes sont en cours depuis début 2023 pour débusquer les mauvais comportements, avec à clé des sanctions remarquées.

Le message a désormais disparu des différents réseaux sociaux des influenceurs mais il avait bien marqué les esprits lors de sa publication: un fond noir avec l'inscription "Injonction de cesser des pratiques commerciales trompeuses" suivie des différents faits reprochés.

Plusieurs influenceurs, comme Capucine Anav, Simon Castaldi ou Anthony Mateo avaient ainsi dû épingler cette publication sur leur profil pendant plusieurs semaines, sur demande de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).

Des dizaines d'enquêteurs mobilisés

Une injonction qui avait grandement fait parler de la Répression des fraudes, peu de temps avant la mise en place de la loi visant à encadrer le métier d'influenceur. L'organisation rattachée au ministère de l'Economie a et va en effet avoir toute son importance dans le processus de régulation des influenceurs. Plusieurs dizaines d'enquêteurs de la DGCCRF sont en effet chargés au quotidien de relever les pratiques des différents influenceurs, avec pour objectif de démasquer ceux qui tenteraient d'échapper aux règles.

Et la pêche peut déjà être qualifiée de bonne puisque depuis début 2023, 70 enquêtes ont été ouvertes par les différents enquêteurs, comme le révèle Sarah Lacoche, directrice générale de la Répression des fraudes, dans une interview accordée à Numerama. "L’idée est d’augmenter les enquêtes à la rentrée. Les enquêteurs vont vraiment commencer à intensifier les contrôles", affirme la directrice, qui note une forte augmentation des signalements pour pratiques trompeuses.

"Il y avait en 2021 une centaine de signalements, donc quelque chose de relativement faible, et là nous en sommes à plus de 6000 signalements", note Sarah Lacoche.

"Se laisser le temps de la compréhension"

La DGCCRF affirme ainsi travailler sur toutes les facettes des activités des influenceurs, du dropshipping aux faux avis en passant par les sites qui monétisent les démarches administratives.

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L'idée est ainsi de pouvoir déceler toutes les pratiques illégales, avec surtout une démarche d'accompagnement des influenceurs, plutôt que de sanction immédiate, même si le travail reste long pour faire évoluer les mentalités.

"C’est peut-être un peu tôt, parce que la loi est très récente. Je pense qu’il faut se laisser le temps de l’appropriation et de la compréhension. Ce qu’on peut espérer, c’est de voir une amélioration des pratiques", souligne la directrice de la Répression des fraudes.

Sarah Lacoche affirme toutefois que d'autres influenceurs seront visés par des sanctions. La faute peut-être à des contournements des règles avec des publicités cachées. Les publications de rappel à l'ordre sur Instagram risquent donc encore de fleurir dans les prochains mois.

Julie Ragot