Elon Musk soutient Donald Trump, mais c'est loin d'être le seul dans la Silicon Valley

Dans une Silicon Valley réputée progressiste, on pourrait croire que le soutien officiel d'Elon Musk à Donald Trump n'est qu'une goutte d'eau, mais comme le révèlent plusieurs articles de presse, en coulisses, les investisseurs n'hésitent pas non plus à venir en aide financièrement au parti républicain.
Comme l'explique le Financial Times, les investisseurs de la Silicon Valley multiplient les dons en direction de la campagne républicaine, notamment au sein d'un comité d'action politique (PAC) lancé en juin, et qui a déjà levé plus de 8,7 millions de dollars. De cette somme, un peu plus d'un million de dollars ont été levé grâce à des sociétés de gestion de capitaux dédiées à la tech.
Parmi les personnalités les plus actives, il y a David O. Sacks, un entrepreneur sud-africain qui a déjà investi dans Facebook, Uber ou encore SpaceX, travaillant même aux côtés d'Elon Musk sur Paypal. Il est un fervent défenseur du parti républicain, notamment en donnant 50.000 dollars pour Mitt Romney en 2012 et pour plusieurs candidats républicains au Sénat en 2022 à hauteur d'un million de dollars.
Avant de se tourner vers Donald Trump, David O. Sacks avait donné 50.000 dollars pour la campagne de Ron DeSantis, ancien concurrent malheureux de l'ex-président américain. Depuis, il réalise plusieurs dîners pour lever des fonds en faveur de Donald Trump, et peut d'ailleurs compter sur ses connaissances dans le milieu de l'investissement pour soutenir ses actions. Un soutien d'autant plus fort depuis la nomination de James David Vance comme colistier de Donald Trump. Preuve de son intégration parfaite dans la campagne, il fut l'un des speakers lors de la convention républicaine de ce lundi 15 juillet.
Des investisseurs ravis de la nomination de J.D. Vance
Dans un article de Bloomberg Canada, on apprend en effet que les principaux investisseurs de la Silicon Valley ont plutôt bien accueilli l'arrivée de J.D. Vance, ancien investisseur en capital-risque de la tech dans l'équipe de campagne de Donald Trump. Le candidat républicain est au plus haut dans les sondages, et si durant son premier mandat, il avait fustigé le secteur des nouvelles technologies, J.D. Vance pourrait au contraire permettre une vision plus reposée.
"Nous avons un ancien vice-président du secteur de la tech à la Maison blanche," s'est exclamé le milliardaire Peter Thiel de Founders Fund, l'une des principales sociétés d'investissement du milieu et proche de David O. Sacks.
Peter Thiel est aussi le fondateur de Narya Capital, notamment soutenu par Eric Schmidt, ancien patron de Google.
La nomination de J.D. Vance comme colistier n'est toutefois que la suite d'un changement de paradigme observé à la Silicon Valley, notamment depuis le rachat de X (anciennement Twitter) par Elon Musk. Ce dernier a ainsi confirmé soutenir Donald Trump à la prochaine élection présidentielle américaine, et des révélations ont fait état de dons de 45 millions de dollars par mois à un "super-PAC", servant à la réélection de plusieurs candidats au Sénat et à la Chambre des représentants, ainsi que pour le poste de président des États-Unis.
Les Gafam restent en retrait du débat
Un ancien donateur d'Hillary Clinton, Chamath Palihapitiya, a aussi déclaré dans le podcast tech All In qu'il voyait en Vance un "meilleur ami" en tant que potentiel vice-président.
Crystal McKellar, autre investisseuse importante de la Silicon Valley, voit en Vance "un bon capitaliste adepte du marché libre qui croit en la croissance et à l'innovation et en l'élimination de la réglementation qui étrangle la croissance."
"Je pense qu'avoir quelqu'un qui comprend la technologie est génial," a expliqué de son côté Matt Murphy, associé chez Menlo Ventures, "nous avons un jeune candidat [Vance à 39 ans, ndlr] qui semble être un féru de technologie. Je pense que c'est bon pour le parti."
Mais même si Vance a les faveurs des investisseurs, les entreprises de la Silicon Valley ne voient pas forcément d'un bon œil sa nomination. Au cours des derniers mois, il a critiqué les grandes entreprises du secteur en les accusant d'avoir trop de pouvoir, fustigeant leur influence sur la politique, se disant prêt à affronter "l'oligarchie de la haute technologie."
Jusqu'ici, si ce n'est Elon Musk, aucun patron appartenant aux Gafam n'a pris la parole publiquement sur une potentielle réélection de Donald Trump et sur le choix de James David Vance pour la vice-présidence. Les prochains mois seront décisifs, d'autant plus que le candidat républicain a dans son viseur à certains nombres d'entre eux, dont Mark Zuckerberg, le fondateur et actuel patron de Meta (Facebook, Instagram...).