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Données personnelles

Tiktok, Xiaomi, Temu.... Six applications chinoises visées par une plainte en Europe

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Des particuliers représentés par l'association de protection de la vie privée en ligne Noyb ont porté plainte contre Tiktok, Xiaomi, Temu, Shein, Aliexpress et Wechat, leur reprochant de transferts illégaux de données personnelles.

Six plaintes ont été déposées jeudi dans cinq pays européens à l'encontre de six applications chinoises, dont Tiktok, accusées de transférer illégalement les données de leurs utilisateurs européens à la Chine.

"Le transfert de données personnelles d'Européens est clairement illégal et doit être interrompu immédiatement", a déclaré l'avocate de l'association Noyb, Kleanthi Sardeli dans un communiqué.

"None on your business" (Noyb), signifiant en anglais "Ce ne sont pas vos affaires", est une ONG basée à Vienne, en Autriche. Elle se bat contre les infractions présumées des acteurs en ligne concernant la protection des données, régulée dans l'Union européenne (UE).

De potentielles amendes pour les sociétés visées

Les plaintes ont été déposées par des particuliers dont les demandes d'accès sont restées sans réponse. Ils sont représentés légalement par Noyb auprès des autorités nationales de protection des données en Grèce contre Tiktok et Xiaomi, Shein en Italie, Aliexpress en Belgique, Wechat aux Pays-Bas et Temu en Autriche.

"Les autorités compétentes doivent agir rapidement", a ajouté Kleanthi Sardeli, précisant que la Chine est "un Etat autoritaire pratiquant la surveillance". Or "la législation européenne est claire", selon Noyb: "les transferts en dehors de l'UE ne sont autorisés que si le pays de destination ne porte pas atteinte à la protection des données".

Les Etats membres de l'UE ont le devoir de "protéger les droits fondamentaux des personnes concernées", a estimé l'association. L'AFP a contacté Tiktok, mais le réseau social n'était pas joignable dans l'immédiat.

Auprès de Tech&Co, Xiaomi a indiqué avoir pris connaissance de la plainte déposée à son encontre. "Nous examinons les allégations qui y sont formulées (...) Dans le cas où une autorité nationale de protection des données s'adresserait à Xiaomi en raison de cette plainte, nous coopérerons pleinement avec l'autorité pour résoudre le problème".

Noyb estime que "l'essor" des applications chinoises ouvre un "nouveau front" pour l'UE en matière de protection des données. Elle demande aux autorités d'imposer une amende administrative pouvant atteindre jusqu'à 4% du chiffre d'affaires global des sociétés, soit 1,35 milliard d'euros par exemple pour Temu.

À ce jour, Noyb a déposé environ 800 plaintes contre des géants du web, notamment contre des entreprises telles que Google, Apple, Facebook et Amazon. Rien que dans le cas de Meta, ses actions ont conduit à "des amendes administratives de plus de 1,5 milliard d'euros", rappelle-t-elle.

K.D. avec AFP