Effrayant et fascinant: des chercheurs créent de la "peau vivante" pour les robots

Le travail des chercheurs pour confectionner une peau vivante - Université de Tokyo
Detroit: Become Humain, le jeu de Quantic Dream narrant le quotidien d'androïdes humanoïdes, n'est plus très loin. Dans la revue Cell Reports Physical Science, des chercheurs font état d'avancées dans leur objectif de proposer une véritable "peau" à des robots.
Si depuis plusieurs années, rendre plus humains les robots est l'un des objectifs de beaucoup d'entreprises, notamment pour faciliter leur intégration au sein d'un foyer, reste qu'ils sont tous équipés d'une matière plastique ou métallique. Pour tenter de les rendre toujours plus réalistes, ces chercheurs des universités de Tokyo et d'Harvard ont donc dévoilé un prototype de peau cellulaire cultivée en laboratoire.
Le résultat, que l'on peut voir en vidéo, est aussi saisissant que terrifiant, mais il permet néanmoins de générer de nouvelles émotions sur un visage grâce à l'ajout "d'actionneurs" qui peut par exemple créer un sourire, comme s'il y avait des muscles.
Si la production en série n'est pas du tout d'actualité, cette "peau vivante" développée en laboratoire veut montrer qu'il est possible de créer un rendu plus proche de la peau humaine. Notamment dans les expressions, car cette peau permet d'afficher un "sourire" comme le montre cette vidéo.
Une "peau" qui peut se régénérer
Cette peau "cultivée" en laboratoire a par ailleurs comme principal intérêt de se guérir d'elle-même, et offre un touché réaliste. De quoi imaginer un intérêt sur le long terme lorsqu'elle est utilisée à des fins médicales, par exemple en matière de vieillissement de la peau, ou pour de la chirurgie esthétique, écrit la BBC.
"Contrairement à d'autres matériaux auto-cicatrisants, qui nécessitent de la chaleur ou de la pression pour déclencher une adhérence sur les surfaces endommagées, cet équivalent peut régénérer les défauts par prolifération cellulaire sans aucun déclencheur," expliquent les responsables de l'étude.
Par ailleurs, la texture est suffisamment malléable pour envelopper uniformément des structures en 3D comme des doigts, le nez, la bouche, tout en conservant sa bonne tenue. Il n'y a ainsi aucun mécanisme les fixant sur la couche de plastique ou de métal sur laquelle est posée cette "peau".
Pour être certain que cela tienne, les chercheurs ont donc développé un système de ligaments cutanés, faits à base de collagène et d'élastine. On peut donc la tirer - jusqu'à un certain point - sans que cela n'endommage la structure globale.
"Obtenir un équivalent de la peau nécessite plus qu'un pouvoir de friction, l'utilisation d'ancrages est essentielle," ajoutent-ils.
Une fois le gel mis sur la structure, celui-ci est troué pour s'y fixer. Les trous sont ensuite remplis de collagène, offrant donc une régénération et une adhérence forte.