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Cybersécurité

"Un des adversaires potentiels": le patron de la cyberdéfense française avertit sur la menace de la Russie

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Auprès du Parisien, le général Aymeric Bonnemaison, qui dirige le Comcyber, a alerté sur les adversaires potentiels de la France dans le cyberespace.

"Nous n'avons pas d'ami en cyberdéfense, mais beaucop d'adversaires potentiels". À l'heure où les tensions géopolitiques montent, notamment avec la Russie, le Commandement de la cyberdéfense (Comcyber) se prépare aux potentielles offensives. Ce lundi 17 mars commence Defnet, son exercice annuel visant à "entraîner les armées françaises au combat cyber de haute intensité" avec des cyberattaques simulées pendant deux semaines.

C'est dans ce cadre que le général Aymeric Bonnemaison, qui dirige le Comcyber, s'est exprimé sur les menaces extérieures sur l'armée française, mais aussi sur la lutte contre la manipulation en ligne. Auprès du Parisien, il est notamment revenu sur l'ennemi que représente la Russie.

"Nous sommes clairement avec eux dans la contestation dans le cyberespace, voire dans l'affrontement en matière de lutte informatique informationnelle sur les réseaux sociaux, notamment dans l'Afrique francophone", a-t-il affirmé, ajoutant que la Russie fait partie des "adversaires potentiels" de la France.

Capacités offensives

Le général Aymeric Bonnemaison a expliqué que la France s'exposait déjà à des attaques par son soutien à l'Ukraine "dans le partage d'informations et la formation", et "en la conseillant dans la partie défensive". Aucune attaque majeure russe n'a fragilisé les structures militaires françaises, a-t-il néanmoins assuré.

Si la Russie est considérée comme une menace dans le cyberespace et que de nombreuses cyberattaques ont été revendiquées par des hackers pro-russes, le général Aymeric Bonnemaison met en garde contre une "attribution trop rapide" des attaques à la Russie. Cela, "car un autre adversaire peut utliser une méthode ou des outils associés à des groupes de hackers russes".

Face aux tentatives des adversaires de la France, il a affirmé que le Comcyber dispose des capacités offensives pour les faire payer. "Nous ne communiquons pas dessus, mais nous avons les outils pour dissuader nos ennemis de nous attaquer. Nous (...) disons clairement que nous pouvons attaquer des systèmes informatiques adverses à distances ou directement sur le champ de bataille", a-t-il déclaré.

Kesso Diallo