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Le pont de Normandie.

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30 ans du pont de Normandie: retour en images sur ce chantier spectaculaire

Le 20 janvier 1995, Édouard Balladur, alors Premier ministre, coupait le ruban d'un ouvrage dont la construction avait débuté sept ans plus tôt. Son implantation a largement œuvré à la mobilité entre la Seine-Maritime, l'Eure et le Calvados.

Il est un lien entre les Normands depuis 30 ans. Le pont de Normandie, qui relie la ville du Havre à Honfleur au-dessus de l'estuaire de la Seine célèbre ce lundi son 30e anniversaire.

Perché à une hauteur d'une cinquantaine de mètres, il mesure plus de deux kilomètres. Il est reconnaissable à ses pylônes. Chacun d'entre eux mesure 204m, soit la hauteur de la tour Montparnasse, et pèse 20.000 tonnes. À sa mise en service, il détenait le record du monde de sa catégorie avec 856 mètres de portée.

Le projet émerge dans les années 1980. Et il a tout d'un défi technologique compte tenu des distances, de la violence des rafales de vent (jusqu'à 180 km/h) soufflant dans ce secteur et de la nécessité de préserver la navigation sur le fleuve.

La construction du pont de Normandie en 1994.
La construction du pont de Normandie en 1994. © JOEL SAGET / AFP
Des travaux de soudage du pont de Normandie en 1994.
Des travaux de soudage du pont de Normandie en 1994. © JOEL SAGET / AFP

De Jacques Chirac à Édouard Balladur

La première pierre est posée des mains de Jacques Chirac, alors Premier ministre, le 22 mars 1988. Puis les travaux préparatoires démarrent, avant le début de la construction des pylônes en décembre 1991. À l'été 1994, la jonction des voussoirs assemblés à partir des deux rives du pont permet le premier franchissement à pied. Le coût total des travaux est estimé à 419 millions d'euros. Une somme partiellement financée par un emprunt de 386 millions d’euros.

Le pont de Normandie durant les derniers mois de construction en 1994.
Le pont de Normandie durant les derniers mois de construction en 1994. © JOEL SAGET / AFP
Vue générale du pont de Normandie prise le 07 janvier 1995.
Vue générale du pont de Normandie prise le 07 janvier 1995. © JOEL SAGET / AFP

C'est Édouard Balladur qui s'occupe de découper le ruban, le 20 janvier 1995. C'est à lui que deux enfants, un issu de chaque rive de la Seine, remettent une paire de ciseaux posée sur un coussin de couleur pourpre. L'alors Premier ministre est également candidat à la future élection présidentielle que Jacques Chirac remportera finalement face à Lionel Jospin.

Le pont de Normandie le jour de son inauguration le 20 janvier 1995.
Le pont de Normandie le jour de son inauguration le 20 janvier 1995. © JOEL SAGET / AFP

Sept années de travaux, "c'est à la fois très long, mais quand on voit la somme des difficultés techniques, c'est quand même pas une petite chose à construire, la somme de l'impact environnemental qu'il faut évidemment prendre en compte, eh bien on se dit que c'est quand même pas mal", sourit Édouard Philippe, maire du Havre, invité d'Ici Normandie ce lundi.

Pratique et esthétique

L'implantation de l'ouvrage a grandement facilité la mobilité des Normands. "Avant le pont, l'estuaire était vraiment un obstacle pour les habitants, y compris les entreprises, parce qu'il fallait aller chercher les deux ponts existants pour rejoindre Le Havre. De même Le Havre vers l'Eure et le Calvados", retrace Alain Guesdon, premier vice-président de la communauté de communes de Honfleur-Beuzeville, au micro de BFM Normandie.

Édouard Philippe partage ce constat. Selon l'édile, la construction du pont a permis "pivert des possibilités", favorisant "le désenclavement du nord vers le sud pour Le Havre". "Puisque jusqu'au pont de Normandie, on partait vers Paris puis ensuite, on avait accès à tout le réseau", étaye le maire du Havre. "Ça a ouvert des possibilités pour le trafic routier, des individus mais aussi des camions et donc du commerce pour Le Havre."

Fréquenté en 2023 par quelque huit millions de véhicules, le pont "permet d'accéder à plus de logements, de loisirs et d'emplois", observe Alain Guesdon. Et même d'attirer des touristes, souligne Édouard Philippe.

BFM Normandie s'est rendu au sommet du pont de Normandie pour suivre une équipe de cordistes.
BFM Normandie s'est rendu au sommet du pont de Normandie pour suivre une équipe de cordistes. © BFM Normandie

Au-delà de la prouesse technique et de l'aspect pratique, le maire du Havre estime que le pont de Normand revêt un intérêt esthétique: "Cette espèce d'impression de hauteur, de beauté aussi, parce que je trouve que le pont est incroyablement beau, de légèreté, de finesse dans son tablier".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions