BFM Normandie

BFM Normandie dans les territoires - Page 3

Le petit journal du Débarquement : J-59

Le petit journal du Débarquement : J-59

Samedi 8 avril 1944 : J-59 Dans moins de deux mois, la 101e division aéroportée de l’armée américaine s’illustrera lors du débarquement sur la plage d’Utah Beach. Elle est commandée depuis sa création en 1942 par le général Bill Lee, considéré comme le père de l’US Airborne, les troupes aéroportées américaines. De la doctrine à la technique de saut, on lui doit tout. Mais le 4 février 1944, lors d’un entraînement en Angleterre, il s’effondre, foudroyé par une crise cardiaque. Il est renvoyé aux États-Unis. Le général Max Taylor le remplace à la tête de la 101e le 8 mars 1944. Il demande alors à ses 6 400 parachutistes, de sauter en Normandie en criant le nom de « Bill Lee », au lieu du traditionnel « Geronimo ».

Le petit journal du Débarquement : J-60

Le petit journal du Débarquement : J-60

Vendredi 7 avril 1944. On parlait avant-hier des réquisitions de main-d’œuvre effectuées dans la Manche. Aujourd’hui, intéressons-nous à l’organisation Todt, pour le compte de laquelle l’essentiel de ces réquisitions avaient en fait lieu. Créée par Fritz Todt en 1938, c’est un groupe de génie civil et militaire, chargé d’un grand nombre de constructions dans ces domaines sous le Troisième Reich. Bases de sous-marin, usines d’armement, lignes de fortification remplissent les carnets de commandes de l’OT. Dans la Manche, sa direction départementale est basée à Cherbourg. Sa mission principale est bien sûr ici de travailler à la consolidation du mur de l’Atlantique. On les retrouve par exemple à travailler sur la batterie d’Azeville. Si à l’origine les travailleurs sont volontaires, beaucoup sont réquisitionnés. En ce mois d’avril et à 60 jours du débarquement, les cadences s’accélèrent pour fortifier le mur.

Le petit journal du Débarquement : J-61

Le petit journal du Débarquement : J-61

Jeudi 6 avril 1944 : J-61 Dans la Manche, il n’y a pas que sur terre qu’il se passe des choses durant l’Occupation. L’an dernier, en mars, les Allemands ont décidé de faire construire un souterrain sous les remparts de Saint-Lô. Objectif : en faire un hôpital militaire. Une vingtaine d’ouvriers du Service du travail obligatoire ont été réquisitionnés pour ce vaste chantier, qui devrait bientôt se terminer. La tâche est rude, on estime qu’ils creusent environ 1m50 par jour. Dans deux mois, alors que la panique règnera dans les rues saint-loises, le souterrain servira de refuge à une soixantaine de patients évacués en urgence de l’hôpital voisin. Les malades seront rejoints par plusieurs centaines de personnes en quête de refuge, entre le 6 et le 8 juin.

Le petit journal du Débarquement : J-62

Le petit journal du Débarquement : J-62

Mercredi 5 avril 1944 : J- 62 Les Manchois sont, comme dans toute l’Europe occupée, mis à contribution pour alimenter l’économie de guerre du Reich. Beaucoup se retrouvent ainsi, de gré mais surtout de force, en Allemagne, notamment dans le cadre du STO. Au niveau local aussi il existe également des réquisitions. Coutances, Barneville-Carteret, Villedieu-les-Poêles… le préfet de la Manche demande aux maires en 1941 de créer, dans chaque commune, une équipe de travailleurs susceptibles d'être requis à tout moment, notamment en cas de calamité publique. Une exigence des Allemands, qui veulent disposer des bras en cas d’inondations ou de tempête par exemple. Couper du bois, creuser des fossés, déblayer la neige font partie des tâches demandées. Ces derniers mois l’occupant fait aussi de plus en plus appel aux Manchois pour assurer la surveillance de ponts et de voies de communication, alors que la menace d’un débarquement plane.

Le petit journal du Débarquement : J-63

Le petit journal du Débarquement : J-63

Mardi 4 avril 1944 : J-63 Les écoliers manchois sont loin de penser au débarquement allié. Alors bien sûr, il y a les survols, il y a les discussions à table… Il y a les jeux dans les cours d’écoles…On sent bien quand on a 10 ans en 1944, que quelque chose se trame…La vraie révolution pour les jeunes manchois n’aura lieu qu’après le D-Day. A Bricquebec, à Valognes, dans les petits villages du Cotentin, les GI’s vont chercher à se faire accepter de la population. Pour cela ils vont offrir une bonne partie de leur paquetage de survie aux populations des villages qu’ils traversent. Chewing-gums, sodas, barres de chocolat… des produits jusqu’alors inconnus et qui deviendront bientôt incontournables.

Le petit journal du Débarquement : J-64

Le petit journal du Débarquement : J-64

Lundi 3 avril 1944 J-64 A quelques kilomètres au nord de la plage de la Madeleine - future Utah Beach - la batterie d’Azeville est l’une des premières constructions du mur de l’Atlantique sur le territoire français. Invisible depuis la mer, elle est chargée de protéger la côte orientale de la Manche d’un éventuel débarquement. Édifiée à partir du printemps 1942 par des centaines d’ouvriers allemands et français, elle marque le début de la présence de l’occupant sur le littoral de la Manche. Depuis maintenant deux ans, 170 hommes, sous les ordres du commandant Hugo Treiber, vivent et travaillent sur le site. Ils terminent en ce moment même la construction de quatre casemates en béton armé, censées protéger des canons français 105 mm Schneider. Dans un peu plus de deux mois, la batterie d’Azeville sera le théâtre d’intenses combats entre Allemands et Américains.

Le petit journal du Débarquement : J-65

Le petit journal du Débarquement : J-65

Dimanche 2 avril 1944 J-65 A Saint-Lô, Cherbourg, Avranches… c’est jour de marché aujourd’hui. Et quand on déambule entre les allées, on se rend vite compte que les étals sont bien clairsemés. La faute aux nombreuses pénuries qui touchent la Manche. Elles sont apparues dès 1939, lors de la drôle de guerre. La mobilisation des hommes entraîne alors un manque de main-d’œuvre, perturbant de fait la production industrielle et agricole dans la région. Avec la défaite et le début de l’Occupation, les échanges internationaux se réduisent drastiquement : on ne commerce plus avec les pays dits ennemis, et les opérations militaires menacent les routes commerciales, qu’elles soient terrestres ou maritimes. Les nombreuses réquisitions allemandes viennent finir de fragiliser une économie manchoise déjà bien déstabilisée…

Le petit journal du Débarquement : J-66

Le petit journal du Débarquement : J-66

Samedi 1er avril 1944 J-66 Les derniers jours le montrent bien, les bombardements alliés se multiplient dans la Manche. Cela oblige les pouvoirs publics à prendre des mesures pour assurer la protection des populations. La protection contre le danger aérien essentiellement. Ce qu'on appelle aussi la défense passive. Les Manchois eux, malgré l’augmentation significative des alertes, semblent bien peu respectueux des mesures de sécurité. A Saint-Lô les abris ne sont par exemple pas entretenus. Dans les journaux locaux, des articles paraissent régulièrement pour rappeler qu’il s’agit de “refuges et non de latrines ou de dépotoirs”. Depuis le début de l’année, sur décision de la municipalité, des portes avec serrure ferment certains abris, alors que le danger est de plus en plus présent à chaque instant.

Le petit journal du Débarquement : J-67

Le petit journal du Débarquement : J-67

Vendredi 31 mars 1944 J-67 Lui est bien ancré dans les profondeurs de la Sélune depuis près de 500 ans. Le pont de Pontaubault est l’emblème de cette commune du sud de la Manche. Et il va devenir un point de passage stratégique pour les Alliés. Dans quatre mois exactement, le 31 juillet, les blindés américains déferleront dans Avranches, libérant ainsi la 4e ville du département. 7 km plus au sud, Pontaubault et son pont vont alors constituer une porte d’entrée rêvée vers la Bretagne, nouvel objectif des Alliés. Par chance l’ouvrage est intact, alors que la commune est en ruines. Les Allemand n’ont pas eu le temps de le détruire et se sont majoritairement repliés au sud du fleuve, abandonnant en chemin du matériel et des blindés. Les jours suivants, plusieurs dizaines de milliers de soldats américains le franchiront.

Le petit journal du Débarquement : J-68

Le petit journal du Débarquement : J-68

Jeudi 30 mars 1944 J-68 Les cours de récré des écoles cherbourgeoises sont bien calmes ces jours-ci. Pourtant ce ne sont pas les vacances, ni même le week-end. Mais où les élèves ont-ils bien pu passer ? En fait, dès 1941, on a décidé d’éloigner les enfants des zones menacées pour les protéger. Le 8 novembre de cette année-là, douze instituteurs cherbourgeois se replient avec 80 élèves dans les terres, à Torigni-sur-Vire. En avril 1943, les choses s’accélèrent lorsque les autorités allemandes ordonnent purement et simplement l’évacuation des enfants de Cherbourg. Ainsi depuis la rentrée de septembre dernier, on les retrouve aux quatre coins de la France. Si certains n’ont pas atterri trop loin, dans l’Orne ou le Calvados, d’autres poursuivent par exemple leur scolarité… dans le Tarn !

Le petit journal du Débarquement : J-69

Le petit journal du Débarquement : J-69

Mercredi 29 mars 1944 J-69 Bientôt 4 ans. 4 ans que les Allemands sont arrivés dans la Manche. Et force est de constater qu’ils se sont installés un peu partout. Dans les bâtiments publics - on y reviendra plus tard - mais aussi dans des habitations de particuliers. Mobilier, draps de lit, vaisselle, tout doit être mis à disposition des occupants dans les logements qu’ils ont investis. En contrepartie, des indemnités sont versées chaque trimestre aux propriétaires. Et ce aux frais de l'État Français, cela va presque sans dire. Les tarifs journaliers sont les suivants aux débuts de l’occupation : 5 francs par lit d'officier et 3 par lit de sous-officier ou de soldat. Des indemnités qui sont revues à la hausse en 1941. Ces réquisitions en tout cas causent de sérieux problèmes. A Cherbourg et Saint-Lô en particulier, une crise du logement fait rage.

Le petit journal du Débarquement : J-70

Le petit journal du Débarquement : J-70

Mardi 28 mars 1944 J-70 La gare de Montebourg, l’autocar reliant Cherbourg à Saint-Lô… Ces derniers jours le département de la Manche n’a pas été épargné par les bombardements alliés. Avec eux, ils provoquent de nombreux dégâts matériels et causent la mort de victimes civiles innocentes. De quoi susciter chez les Manchois des sentiments de peur et d'incompréhension. Sur les marchés, entre voisins, les débats vont bon train. Il y a ceux pour qui “il faut bien en passer par-là” pour retrouver la liberté. Et ceux qui n’acceptent pas que des vies civiles soient sacrifiées sur l’autel de la paix. Une chose est sûre, à 70 jours du débarquement, la pression s'accroît un peu plus chaque jour sur l’occupant.

Le petit journal du Débarquement : J-71

Le petit journal du Débarquement : J-71

Lundi 27 mars 1944 J-71 Les jours se suivent et commencent à se ressembler dans le ciel de la Manche. Les alliés ont réalisé un nouveau raid aérien au-dessus du département ce lundi après-midi. Cette fois, deux camionnettes et un autocar reliant Saint-Lô à Cherbourg ont été attaqués. Et encore une fois le bilan est terrible : 8 morts et 9 blessés. Parmi les victimes, un gendarme maritime ainsi que l'instituteur de Virandeville et sa femme. Un bilan qui s’alourdira malheureusement. Mme Girard, mère de 5 enfants et originaire de Graignes, succombera à ses graves blessures à l’hôpital de Saint-Lô le mercredi suivant. De quoi amplifier encore un peu plus l’incompréhension qui règne parmi la population civile face aux bombardements alliés…

Le petit journal du Débarquement : J-72

Le petit journal du Débarquement : J-72

Dimanche 26 mars 1944 J-72 Panique dans les rues de Montebourg. En ce dimanche après-midi, les 1.200 habitants de la commune se réfugient où ils peuvent. Vers 15 heures, un bombardement allié a visé la gare. Si celle-ci est indemne, la voie du chemin de fer a été arrachée sur plusieurs centaines de mètres et les dégâts matériels sont considérables. Le chauffeur du train 3237 a lui été blessé. Parmi la population civile, le bilan est lourd : 3 morts, 9 blessés. A moins de 3 mois du D-Day, les bombardements de ce type commencent à s’intensifier un peu partout dans le département. Avec toujours le même objectif : neutraliser les voies de communication et faire pression sur l’occupant.

Le petit journal du Débarquement : J-73

Le petit journal du Débarquement : J-73

Samedi 25 mars 1944 J-73 Au cœur de la campagne manchoise surgit un imposant bâtiment. Visible des kilomètres à la ronde, le hangar à dirigeables d’Ecausseville est occupé par les Allemands depuis juin 1940. Doté d’une surface de 6000 m², culminant à 30 m de hauteur… L’occupant utilise les dimensions hors normes de l’édifice pour y stocker du matériel militaire. Notamment des canons de 155 mm. Dans quelques semaines, lorsque la bataille de Normandie éclatera, les troupes américaines chercheront rapidement à s’emparer du site militaire. Une mission accomplie, dès le soir du 9 juin. Après sa libération, les Américains utilisent le site comme base logistique, en y stationnant des véhicules, des réserves de carburant ou encore d’importantes quantités de pneumatiques.

Le petit journal du Débarquement : J-74

Le petit journal du Débarquement : J-74

Vendredi 24 mars 1944 J-74 Chaque matin, dans les écoles manchoises, c’est le même rituel. Levée des couleurs, observation d’une minute de silence en mémoire des morts de la guerre, puis lecture de passages d’appels que le maréchal Pétain a adressés aux Français en juin 1940. Depuis le début de l’Occupation, le programme scolaire est imposé aux instituteurs par le régime de Vichy. Hippolyte Gancel enseigne lui à Hambye[I]. Il affiche le portrait du maréchal dans sa salle, comme cela lui est demandé. Mais il s’en sert aussi, et surtout, pour recouvrir le lambris d’un mur derrière lequel il cache armes et tracts de la Résistance dont il fait partie… Début 1944, les instituteurs représentent 5 % des résistants manchois, faisant d’eux l’une des professions les plus fortement impliquées dans la Résistance.

Le petit journal du Débarquement : J-75

Le petit journal du Débarquement : J-75

Jeudi 23 mars 1944 J-75 De couleur brun rosé ou jaune pâle, à la saveur légèrement sucrée, mais doté d’une silhouette ingrate ; avant la guerre, on le donnait même à manger aux bêtes… Le topinambour est pourtant la star des assiettes des Manchois sous l’Occupation. Il faut dire que contrairement à la pomme de terre, il ne fait pas l’objet de réquisitions alimentaires. En plus, il est très facile à cultiver. La plante a la capacité de se multiplier rapidement, y compris dans les sols pauvres. La population qui auparavant boudait ce vieux légume a donc recours à lui par défaut, et malgré les désagréments intestinaux qu’il engendre. Pour varier les goûts et les couleurs dans l’assiette, les Manchois peuvent aussi se tourner vers ses racines cousines : le panais, qui ressemble à une carotte blanche et le rutabaga, sorte de navet jaune.

Le petit journal du Débarquement : J-76

Le petit journal du Débarquement : J-76

Mercredi 22 mars 1944 J-76 Au bout du bout du Cotentin, les nuits sont bien sombres au large. Et pour cause. La lanterne du phare de Goury, face au cap de La Hague, est éteinte. Une décision prise par les Allemands lorsqu’ils sont arrivés dans la Manche en 1940. Mis en service 100 ans plus tôt, le phare est désormais rattaché à la Hafenkommandantur de Cherbourg. Haut de 48 m, c’est un poste de vigie privilégié pour l’occupant. Surtout depuis novembre 1942 et le débarquement allié en Afrique du nord. Craignant en effet une opération similaire sur les côtes françaises, les Allemands renforcent leur réseau de surveillance autour des phares manchois. Celui de Goury sera rallumé le 1er juillet 1944, après sa libération.

Le petit journal du Débarquement : J-77

Le petit journal du Débarquement : J-77

Mardi 21 mars 1944 J-77 “Le dépôt des postes TSF - comprenez télégraphie sans fil - est obligatoire.” L'arrêté préfectoral est paru ce mardi matin dans toute la Normandie. Ce poste de radio qui trône au milieu des cuisines manchoises préoccupe en effet les autorités allemandes. Elles dénoncent leur utilisation pour écouter, je cite, “les émissions des pays en guerre contre l'Allemagne”. Les Manchois se laisseraient ainsi selon eux “atteindre par la propagande pernicieuse de ces pays”. Dans le viseur évidemment, Radio Londres, et ses programmes en français diffusés outre-Manche sur les ondes de la BBC, depuis bientôt 4 ans. Gare à ceux qui ne respecteraient pas les ordres : menaces de travaux forcés, de prison, voire de peine de mort, sont brandies par l’occupant.

Le Petit journal du débarquement : J-78

Le Petit journal du débarquement : J-78

Lundi 20 mars 1944 J-78 Cela fait maintenant 1 semaine qu’André Groult est incarcéré à la prison de Saint-Lô. Restaurateur de profession, il entre dans la résistance dès 1942, au sein du mouvement Organisation civile et militaire. Le premier étage de son établissement sert alors souvent de salle de réunion, auxquelles participent de nombreux résistants manchois, à l’image de Jacques Bertin de la Hautière, chef du réseau Centurie sous le pseudo de Jacques Moulines. Dénoncé, André Groult vient d’être arrêté par la Gestapo, le 13 mars 1944 au petit matin. Dans les semaines à venir, il va subir de nombreux interrogatoires musclés. Jusqu’au 6 juin où il mourra dans les décombres de la prison de Saint-Lô, bombardée le soir du Débarquement.

Le Petit journal du débarquement : J-79

Le Petit journal du débarquement : J-79

Dimanche 19 mars 1944. J-79 Depuis deux mois, les bombardements s’intensifient dans la Manche. Le 20 janvier, la gare maritime de Cherbourg est touchée par de violentes explosions, causant d’importants dégâts. Le lendemain, c’est au tour du secteur de Valognes de faire les frais d’intenses raids aériens alliés. Puis Brix, le 26 janvier, qui reçoit une vingtaine de bombes, détruisant 7 habitations. Le 3 février une grande partie du département est sous une pluie de bombes. Ainsi, Sottevast, Rauville-la-Bigot, puis Flottemanville, Tonneville, Saint-Martin-le-Greard, Tatihou, ou encore Saint-Pierre-Eglise sont visées. Tout ça fait partie de la première étape du plan des Alliés : détruire au maximum les défenses du mur de l’Atlantique, les rampes de lancement de V1 et les radars.