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"Éducation sacrifiée": parents et enseignants mobilisés à Martigues contre les classes surchargées

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Une mobilisation a lieu ce mardi 25 juin devant l'école élémentaire Robert-Daugey de Martigues pour dénoncer les effectifs surchargés des classes, qui devraient accueillir 30 élèves à la rentrée.

"Classe surchargée=éducation sacrifiée." Parents d'élèves et enseignants se sont rassemblées ce mardi 25 juin devant l'école élémentaire Robert-Daugey de Martigues pour une opération "école morte".

Seuls 30 des 184 élèves scolarisés dans cet établissement sont présents ce mardi: après concertation, les parents ont décidé de ne pas les envoyer à l'école. Ceux qui n'avaient pas de solution pour faire garder leurs enfants les ont envoyés en classe sans cartable.

Une mobilisation pour dénoncer la surcharge des classes dans ce groupe scolaire. Avec actuellement autour de 28 élèves par niveau, la situation ne devrait s'améliorer à la rentrée prochaine. Les classes "vont passer à environ 30 élèves, ce qui met à mal les apprentissages, et ce qui pour nous est devenu très, très compliqué dans le département", explique Christophe Merlino, président de la Fédération des parents d'élèves des Bouches-du-Rhône, au micro de BFM Marseille Provence.

"Pas le même travail" avec 30 élèves par classe

Outre l'inquiétude des parents d'élèves, les enseignants sont également mobilisés pour alerter sur la dégradation des conditions de travail et d'enseignement. "Avec 30 élèves par classe, on ne fait pas le même travail qu’avec 24 ou 25. On n'adapte pas de la même façon, on ne donne pas de temps personnel aussi bien aux élèves tous les jours, les petites minutes qui font qu'on s'adresse à chacun de nos élèves, on ne peut pas le donner", explique Fabienne Baroni Rochat, du syndicat SNUipp-FSU.

Elle souligne également le risque à long terme pour la santé des enseignants. "On ne peut pas rentrer en forme chez soi le soir et revenir en forme le matin avec 30 élèves par classe."

La Fédération des parents d'élèves des Bouches-du-Rhône demande quant à elle "tout simplement un enseignant supplémentaire pour réduire les effectifs par classe".

"C'est une politique qui est menée à moyens constants, pour ouvrir une classe il faut en fermer une, et c’est ce qu’on dénonce. On a envie que nos élèves, nos enfants, puissent apprendre dans de bonnes conditions, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui", poursuit Christophe Merlino.

Ils en appellent aux services de l'État

Les parents et enseignants en appellent à la Direction académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) pour trouver des solutions. "Monsieur le DASEN, prenez la bonne décision maintenant, pour le bien de nos enfants", implore notamment une pancarte accrochée à la grille de l'école.

Mais beaucoup réalisent aussi que la direction académique fait elle aussi face à des moyens restreints en raison de décisions prises plus haut.

"Ils sont très embêtés parce qu’encore une fois, c’est une politique qui est menée et qui vient du gouvernement. Donc ils font avec les moyens qu’on leur donne et nous, c’est ça qu’on dénonce. On est sûr que le directeur académique, s’il avait les moyens, il satisferait nos demandes", estime Christophe Merlino.

Ce lundi, les parents et enseignants s'étaient déjà rassemblés devant un autre groupe scolaire de Martigues, confronté au même problème. À l'école Canto-Perdrix, il est prévu 31 élèves par classe en maternelle à la rentrée prochaine. La mobilisation des parents et enseignants pourrait par ailleurs être reconduite à la rentrée s'ils ne sont pas entendus.

Nordine Ali Said avec Laurène Rocheteau