Aix-en-Provence: Sophie Joissains succède à sa mère à la mairie

L'ex-sénatrice Sophie Joissains (UDI) a été élue vendredi à la tête de la mairie d'Aix-en-Provence, en remplacement de sa mère Maryse (LR), démissionnaire.

Seule candidate, Sophie Joissains, 51 ans, a été élue avec 38 voix sur 40 de la majorité municipale (un membre était absent, un autre a voté blanc). Les quinze conseillers d'opposition (LREM et gauche) ont quitté la séance avant le vote.

Sophie Joissains s'est dite "fière" de la confiance accordée par la maire sortante, sa mère Maryse Joissains-Massini, 79 ans, et par la majorité municipale.

"Nous réussirons ensemble le défi qui nous est posé du renouveau dans la continuité", a-t-elle lancé, situant son mandat dans la prolongation de celui de sa mère qui a dirigé la ville pendant 20 ans.

"Un jour fort"

Maryse Joissains, qui a démissionné mi-septembre en invoquant des raisons de santé, n'était pas physiquement présente. Sa fille a voté à sa place: "C'est un jour fort mais profondément douloureux", a-t-elle dit, au bord des larmes.

Le 7 décembre, l'ex-maire d'Aix-en-Provence avait été condamnée en appel à huit mois de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité pour "prise illégale d'intérêts et détournements". Elle s'est pourvue en cassation et l'audience doit avoir lieu fin septembre.

"Aix n'est pas une principauté"

Pour l'opposition, ce passage de relais un an à peine les municipales de 2020 constitue une tromperie pour les électeurs qui avaient voté Maryse et non Sophie. Ils ont dénoncé une transmission héréditaire préparée avant même les dernières élections.

"Joissains I (1978-1983), Joissains II (2001-2021), Joissains III (2021...)": les conseillers d'opposition de gauche ont dénoncé le prolongement de la "dynastie Joissains" en brandissant des pancartes où l'on pouvait également lire: "Aix n'est pas une principauté".

C'est "une élection inappropriée" et "illégitime" bien que "légale", a dénoncé le leader le l'opposition de gauche, Marc Pena, se disant "choqué" qu'on puisse "transmettre le pouvoir de façon héréditaire".

La chef de file des élus LREM, Anne-Laurence Petel, a également dénoncé une élection "illégitime" en parlant de "mascarade" et de "mise en scène à la Nord-Coréenne". Elle a demandé à ce que les Aixois "puissent choisir leur maire".

Sophie Joissains, ex-sénatrice et vice-présidente de la région PACA en charge de la culture et du patrimoine, a reçu pour sa part le soutien du président de son parti, Jean-Christophe Lagarde, du président du groupe UDI du Sénat Hervé Marseille et du président de la région PACA Renaud Muselier, tous trois présents à Aix pour assister à son élection.

S. B. avec AFP