Rhône: un Ehpad refuse de limiter les visites à deux personnes par semaine

Pour éviter que ses résidents ne soient trop isolés, la direction d'un Ehpad de Corbas, près de Lyon, autorise ses pensionnaires à recevoir autant de visiteurs qu'ils souhaitent chaque semaine.

Face à la progression de l'épidémie de Covid-19 dans le Rhône, le préfet du département a pris un certain nombre de mesures restrictives en début de semaine. Parmi elles: la limitation à deux du nombre de visites qu'un même résident d'un Ehpad peut recevoir chaque semaine.

Mais à Corbas, à l'Ehpad Villanova - le même où le personnel s'était confiné avec les pensionnaires au printemps dernier -, la direction a décidé d'outrepasser la restriction de la préfecture. Dans cet établissement près de Lyon, les proches des personnes âgées peuvent venir leur rendre visite autant de fois qu'ils le souhaitent chaque semaine:

"On ne limite pas à deux personnes par semaine parce qu'on se rend compte qu'il y a beaucoup d'isolement chez le résident, explique au micro de BFM Lyon Vanessa Robert, cadre de Santé de l'Ehpad. Il y en a certains qui disent 'Ils ne vont pas mourir du Covid mais d'isolement', et on ne veut surtout pas ça."

"On ne la verrait que tous les deux mois!"

Pour Colette, qui rend régulièrement visite à sa mère, la décision de l'Ehpad est une bonne nouvelle.

"Aujourd'hui je viens, demain c'est une autre soeur. Parce que deux personnes par semaine, c'est pas possible, assure-t-elle. On est neuf (enfants, NDLR), donc on ne la verrait que tous les deux mois!", si l'Ehpad avait appliqué à la lettre la mesure de la préfecture.

Seule restriction mise en place dans cet établissement pour personnes âgées: la limitation des entrevues à deux proches par résident à la fois.

Si les règles assouplies de cet Ehpad rendent le quotidien des pensionnaires un peu plus supportable, pour certains comme Paulette, il faudrait plus. La retraitée, qui se dit "malheureuse" de ne plus voir ses petits-enfants, attend avec impatience la réouverture des visites en Ehpad aux plus jeunes.

Juliette Mitoyen Journaliste BFM Régions