Rhône: trahi par son micro, le maire de Givors insulte un élu d'opposition en conseil municipal

Le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, en conseil municipal, le 24 juin 2021. - Youtube
Il a été trahi par son micro, resté ouvert. Le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, a traité de "bâtard" l’élu d’opposition Sébastien Berenguel lors d’un conseil municipal.
C’est à l’issue d’une séance particulièrement tendue, jeudi dernier, que l’insulte a été proférée. À l’origine des tensions: une distribution de tracts sur un mouvement de grève des employés de la commune, en plein conseil, par Sébastien Berenguel:
"Leurs conditions de travail ne sont plus soutenables et vous n’en faites même pas cas au conseil municipal!", a reproché celui-ci. "Puisque vous semblez indifférent, je vais vous laisser prendre connaissance de leurs revendications légitimes par ces documents. J’estime qu’un maire se doit d’écouter ses équipes et de leur donner les moyens d’exercer décemment leur métier", a-t-il par la suite justifié.
Comme le montre la vidéo publiée sur Facebook par le groupe d'opposition Givors Terre D'union au lendemain de l’incident, le maire EELV a d'abord clôs les échanges par un rappel à l’ordre à son collègue:
"Afin de clore les débats, je vous rappelle ceci, Monsieur Berenguel: je vous demande de respecter à la fois ce conseil et à la fois cette séance. Ce que vous venez de faire là est pour moi scandaleux, honteux de la part d’un conseiller municipal."
Pensant visiblement que l’audience ne pourrait pas l’entendre, Mohamed Boudjellaba s'est alors tourné vers la personne assise près de lui avant de chuchoter des propos bien plus triviaux:
"Après ce qu’il a fait ce bâtard, on va le traiter comme un pestiféré", a-t-il lâché.
Face à la polémique, un mea culpa
Sur le moment, pas de réaction de la part des autres élus, qui n’ont apparemment pas entendu cet aparté. Mais parmi les internautes, c’est l’indignation: "Venant de la bouche d'un maire, qui dit représenter ses administrés, c'est bien petit et lamentable", écrit l’un d’entre eux. "Si ces faits sont avérés, ils sont particulièrement scandaleux et témoignent, s'il était besoin, de la véritable nature de son auteur", renchérit un autre.
Face aux critiques, le maire de Givors a dû présenter des excuses. Dans une publication Facebook, ce dernier a tenté de remettre ses "propos désobligeants" dans leur contexte – à savoir, une "altercation violente". Tout en admettant que "de telles paroles n'avaient pas lieu d'être, qu'importe les circonstances".