"Qui va venir au restaurant à 18h30?": le désarroi des restaurateurs lyonnais avant le couvre-feu

A partir de samedi dans la métropole lyonnaise, il faudra rester chez soi entre 21h et 6h. Le couvre-feu, annoncé mercredi soir par Emmanuel Macron, implique qu'il ne sera plus possible de sortir au théâtre, au cinéma ou encore au restaurant passé 21h. Ces nouvelles restrictions posent de nombreuses questions aux professionnels de la restauration, déjà durement touchés par la crise sanitaire.
Dans les faits, les restaurants peuvent bien rester ouverts, mais pour certains la situation est intenable.
"On est obligé de fermer à 21h donc ça veut dire que dernier plat parti maximum 20h30. Qui va venir au restaurant à 18h30 pour manger un menu en deux, trois ou quatre plats? C'est juste pas possible. Comment on fait pour ouvrir?", s'interroge sur BFM Lyon le chef étoilé Christian Têtedoie.
Pour lui la conséquence est claire: "on va diviser le chiffre d'affaires au moins de 40 à 50%".
Le président des Toques Blanches, Christophe Marguin, n'imagine pas non plus recevoir des clients "à 18h". "C'est catastrophique (...). Nous ne sommes pas dans un pays nordique, les clients ne viendront pas à 18h", insiste-t-il auprès du Progrès. Le chef réfléchit à fermer tout bonnement le soir. Une décision qui pourrait aussi prendre Vincent Le Roux, directeur du restaurant Paul Bocuse. "Chez nous les clients viennent pour passer une soirée et non pas pour une heure ou deux", explique-t-il également à nos confrères du Progrès.
Un plan d'urgence pour sauver "l'âme" de Lyon?
Après les annonces d'Emmanuel Macron, le chef des Républicains à Lyon, Etienne Blanc, a d'ores et déjà appelé à un "plan d'urgence" à l'échelle de la Métropole.
"C'est la survie de notre capitale de la gastronomie qui est en jeu", appelant à des "propositions concrètes pour sauver nos restaurateurs, qui sont l'âme de notre ville de Lyon".