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"Ce n'est pas assez": à Lyon, dealeurs et squatteurs restent sur la place Mazagran malgré les aménagements

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La mairie du 7e arrondissement de Lyon a engagé un plan d'action pour endiguer l'insécurité et le trafic de drogue sur la place Mazagran. Des aménagements qui restent insuffisants selon les riverains.

Une nouvelle aire de jeux pour apaiser la place Mazagran: une solution de la municipalité qui ne semble pas faire ses preuves. Dealeurs et squatteurs ont investi cette place depuis plusieurs années, au grand dam des riverains qui ont fait part de leur ras-le-bol.

"On a un peu peur"

Ainsi, pour faire revenir la tranquillité publique, la mairie du 7e a annoncé prendre le parti d'une "approche plurielle alliant sécurité, action sociale et aménagement urbain". Le 13 avril, le chantier de la nouvelle aire de jeux s'est achevé après cinq mois de travaux, un aménagement en réponse aux "difficultés rencontrées par les différents usagers de la place".

Mais un mois après ce plan d'action, les efforts de la mairie ne sont pas suffisants selon les riverains, qui ont vu revenir le trafic de stupéfiants et les squatteurs en force. Si les habitants ont constaté quelques améliorations notables depuis la fin des travaux, ils ne sentent pas pour autant en totale sécurité. Pour preuve: l'aire de jeux toute neuve reste peu utilisée, même lors des journées ensoleillées.

"Ça va mais on a un peu peur à cause de ceux qui vendent de la drogue" confie Nina, habitante du quartier.

Même chose pour Sory, qui aimerait un plan d'action sur l'ensemble du quartier et non pas seulement la place. "Dans le parc ça se passe super bien, mais à côté il y a un peu de difficultés avec des gens qui squattent à côté. Il manque de la sécurité."

Des solutions pérennes exigées

Sur la place Mazagran, il n'y a pas seulement des trafiquants de drogue, mais également des personnes qui fréquentent la place Mazagran par dépit. Alya Camara est l'un d'entre eux. Le prof de danse en situation irrégulière estime que transformer uniquement l'esplanade n'est pas suffisant. Il attend des solutions pérennes.

"Ce n'est pas assez. Il faut aider ces jeunes qui font n'importe quoi sur la place pour que vos enfants aussi soient en sécurité", fustige-t-il. "Si vous voulez faire une aire de jeux pour vos enfants, donnez à ces gens-là du boulot pour qu'ils ne traînent pas ici."

Dans son plan d'action, la municipalité d'arrondissement a également installé une troisième caméra dans le secteur et prévoit un passage quotidien des équipes de propreté. Une équipe pluridisciplinaire propose désormais une prise en charge et un suivi des jeunes en errance dans le quartier de la Guillotière. Des efforts qui ne semblent pas, eux non plus, payants.

La place reste marquée par des nuisances nocturnes, notamment sonores, les contrôles de police ainsi que les bagarres répétées. Ce lundi 20 mai, le Samu et les forces de l'ordre ont encore dû intervenir à la suite d'une altercation à l'arme blanche.

Victoria Solano et Abdelmalek Benaouina, avec Juliette Moreau Alvarez