
Royal Monceau
Les palaces à l’heure du petit-déjeuner: immersion au Royal Monceau
Pendant longtemps, les hôtels de luxe ont misé sur leurs chambres, leur spa, leurs restaurants étoilés ou encore leurs services de conciergerie. Mais aujourd’hui, le petit-déjeuner s’impose comme un marqueur identitaire fort. On s’y attarde, on observe, on goûte, on compare. Véritable enjeu de fidélisation, de réputation et de différenciation, nous nous sommes attablés au Royal Monceau pour vivre cette expérience matinale cinq étoiles.
Le petit-déjeuner: un produit d’appel stratégique
ll est 6h30 quand le silence feutré du Royal Monceau commence doucement à vibrer. Les lumières se tamisent dans le restaurant au décor fantasque signé Philippe Starck. C’est dans cette salle aux détails soigneusement distillés que commence un rituel matinal qui fait frissonner d’anticipation les habitués et surprend les nouveaux venus: le petit-déjeuner d’un palace.

Dès l’arrivée, les effluves tièdes des viennoiseries, le bruit sourd d’un jus fraîchement centrifugé et les sourires polis mais sincères du personnel annoncent la couleur. On nous installe sur une large banquette en cuir avec vue sur le jardin de l'hôtel, emplacement des plus stratégiques, juste à côté du large buffet coloré.

Ce qui frappe d’abord dans ce petit-déjeuner, c’est l’offre healthy: foisonnante mais sans être prétentieuse. Des jus détox élaborés minute –céleri, carottes, gingembre, spiruline– que l’on compose soi-même ou que l’on commande au barman, des cakes vegan, pavot-citron ou chocolat-noisette, ou encore des salades de chou kale, c'est l'occasion parfaite pour s'offir une collation saine. On est aussi séduit par le skyr fermier maison, nappé d’un granola, très légèrement sucré d’un filet de miel –simple, léger et vraiment délicieux.

Très bien installé sur notre large canapé en cuir, nous commandons nos boissons chaudes et le maître d'hôtel nous recommande d'agrémenter notre repas d'un shot de gingembre maison. Puissant et revigorant, nous choisirons de le boire façon trou normand entre le salé et le sucré.
Un exercice à part, entre service précis et storytelling calibré
Il faut le dire: le service du petit-déjeuner dans un palace est un exercice à part. Il exige rapidité, discrétion, sourire, précision. Trop souvent, même dans de grands établissements, ce moment est mal maîtrisé. Mais ici, tout est fluide. Les équipes sont coordonnées comme une brigade en cuisine: présentes sans être pressantes, efficaces sans être mécaniques.

On continue notre dégustation avec les bagels au saumon fumé, généreusement garnis, ou encore les croissants salés du moment, parsemée de fleurs comestibles, aussi beau que bons. Évidemment, on ne pouvait passer à côter du pain perdu du Royal Monceau, ultra-gourmand, presque insolent et dont la recette reste jalousement gardée par la maison.

Et puis, il y a les célèbres madeleines, apportées à table par le pâtissier lui-même, Croustillantes sur le dessus, moelleuses à cœur, elles évoquent ces fameuses “madeleines de Proust”, réveillant des souvenirs d’enfance.
Alors la prochaine fois que vous franchirez les portes d’un palace, posez-vous cette question: qu’est-ce que le petit-déjeuner dit de ce lieu? Car dans ces instants matinaux se cache souvent l’âme même de l’hôtel. Et on comprend pourquoi tant de voyageurs s’y attardent, bien après le dernier croissant.

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