Les Français plébiscitent les logements écolos mais n'en font pas encore un critère de choix décisif

75% des Français interrogés aimeraient vivre dans un logement respectueux de l’environnement. Mais lorsqu'il s'agit de trouver un bien, les principaux critères restent la localisation, la surface et le prix.

Le tout dernier baromètre* Ipsos pour Qualitel sur la qualité des logements, publié ce mardi matin, met en avant l'importance de la qualité environnementale au delà même des enjeux globaux pour les habitants eux-mêmes. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le baromètre a été réalisé cette année avec l'Anah, l'Agence nationale de l'habitat.

Ainsi, 75% des personnes interrogées veulent habiter une maison ou un appartement respectueux de l’environnement. Mais seuls 30% d'entre eux estiment qu’ils vivent déjà dans un tel logement.

Pour les occupants concernés, la perception d'habiter dans un logement durable, au-delà même des obligations à venir sur les performances énergétiques, est extremement positive:

• Sur le plan du confort de vie : il obtient une note de qualité globale de 7,9/10, contre 5,6/10 pour le non-durable
• Sur le plan économique : 82% des occupants de logements durables sont satisfaits du coût du logement, contre 54% pour les autres
• Un bénéfice immatériel et un sentiment de fierté : 96% des occupants de logements durables s’estiment fiers de leur logement, contre 69% pour les autres.

Un décalage au moment du choix

Mais pour les logements qui ne sont pas encore considérés comme durables par leurs habitants, la prise de conscience sera-t-elle vraiment suffisante pour encourager à la rénovation? Le baromètre Qualitel donne quelques éléments assez encourageants. Une large majorité de Français (59%) se disent prêts à faire les travaux de rénovation, et meme les deux tiers des 35-60 ans.

Clairement, les jeunes sont les plus motivés à l'idée de changer leur façon d’habiter : la moitié des 18-34 ans se disent prets à payer un peu plus cher pour un logement plus durable (contre 31% des plus de 60 ans).

Pour autant rien n'est fait. D'ailleurs, selon Qualitel, le respect de l’environnement n’a été un critère de choix que pour 4% des sondés, loin derrière la localisation (64%), le prix (54%) et la surface (42%) du bien.

Il y a aussi un décalage entre l’impact environnemental réel d’un équipement et son importance aux yeux des Français. Par exemple, Le bac de tri sélectif arrive en tête des équipements jugés indispensables (pour 41% des Français), loin devant la pompe à chaleur (14%) ou la présence d’un panneau solaire ou d'une éolienne (17%).

*Enquête réalisée auprès de 2 échantillons distincts : 3.349 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus, ainsi que 1.196 personnes ayant réalisé des travaux de rénovation par le biais de l'Anah. Les interviews ont été réalisées via un questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 27 mai 2021.

Marie Coeurderoy, édité par JLD