DPE erroné, falsifié, ou inexact... Ces 5 signes qui doivent vous alerter

En matière de DPE, mieux vaut être trop prudent que pas assez. Car la fiabilité des diagnostics est remise en cause depuis plusieurs années. D'autant qu'il existe différents degrés d'erreurs ou de fraudes.
Il y a tout d'abord les faux DPE, réalisés par des organismes qui ne sont pas agréés ou falsifiés par les propriétaires eux-mêmes. Il y a ensuite les DPE mensongers, qui ne correspondent pas du tout à la réalité de la performance du logement et les DPE bâclés pour lesquels les diagnostiqueurs ne se déplacent pas. Récemment, une étude a également dénoncé l'existence de "DPE de complaisance", avec de nombreux diagnostics qui se concentrent juste avant le stade où ils obtiendraient une mauvaise note.
Et les conséquences d'un DPE erroné ou ajusté peuvent être fâcheuses si vous souhaitez acheter ou louer un logement, car le prix des passoires énergétiques se négocie à la baisse. Afin de minimiser les risques, BFM Business vous propose 5 astuces pour vérifier la fiabilité de votre DPE.
1. Repérez les éléments évidents
De premiers signes peuvent vous mettre la puce à l'oreille. Regardez tout d'abord le système de chauffage. Avec une chaudière au fioul, impossible d'obtenir un bon DPE puisque celui-ci prend en compte les émissions de gaz à effet de serre. Si le diagnostic affiche la lettre A, B ou C, c'est forcément qu'il y a un problème quelque part. De la même manière, vous n'obtiendrez pas une excellente note avec une chaudière au gaz.
Il faudra ensuite être vigilant sur l'isolation et les fenêtres: peu de chance d'obtenir une excellente note si vous n'êtes équipés que de simple vitrage ou si les murs n'ont jamais été isolés. Si vous avez accès aux factures de chauffage, vérifiez qu'elles ne soient pas anormalement élevées. Ce peut être le signe d'un système de chauffage obsolète ou d'une isolation insuffisante ou vétuste.
2. Vérifiez le numéro Ademe
Une façon très simple de vérifier si vous avez à faire à un vrai document est de vous rendre sur le site de l'Ademe et de rentrer le numéro qui figure sur votre DPE. Tous les diagnostics récents disposent d'un numéro d'identification de 13 caractères. Il s'appelle "numéro d'enregistrement Ademe" et est présent sur la première page du DPE.
Sur le site, vérifiez que le DPE existe et que la note est bien identique à celle dont vous disposez. Certains propriétaires peuvent tout simplement falsifier le vrai document qui leur a été remis. Vous pouvez aussi vérifier que le diagnostiqueur est bien affilé à un organisme officiel. Il existe un annuaire officiel des diagnostiqueurs.
Regardez également la date de validité du DPE. S'il est trop ancien, il n'est peut-être plus pertinent. D'autant qu'une réforme du calcul a eu lieu en 2021. Si le diagnostic commence à dater, mieux vaut donc en effectuer un nouveau.
Dernier indice qui peut vous alerter: le prix du diagnostic. S'il est réalisé pour 50 euros, c'est qu'il y a un problème. Comptez, selon l'entreprise spécialisée Effy, au minimum entre 100 et 250 euros en fonction de la surface.
3. Comparez avec vos voisins
Un bon réflexe à avoir est de comparer votre DPE avec celui des logements alentour, notamment s'il s'agit d'appartement. Si votre logement dispose d'un DPE C et que les autres lots de copropriétés affichent de mauvaises notes (F ou G), c'est clairement le signe qu'il y a un loup.
Le site Hello-Watt propose notamment une carte interactive qui recense tous les DPE enregistrés sur le site de l'Ademe. Il n'y a plus qu'à entrer votre adresse pour comparer votre diagnostic à celui de vos voisins.
En logement collectif, le Sidiane (Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier) conseille aussi "d'appeler directement le syndic de copropriété, et de demander le DPE collectif de l'immeuble". Cette information vous donnera une idée de la performance globale du bâtiment.
4. Vérifiez les informations indiquées
Si tout paraît en ordre jusqu'ici, il vous reste plusieurs éléments à vérifier directement sur le DPE. Il s'agit de contrôler que les informations remplies par le diagnostiqueur correspondent bien à la réalité.
Commencez par la superficie: si le diagnostiqueur a indiqué une surface de 100 m2, alors que le logement n'en fait que 50, c'est très suspect. Les éléments faciles à vérifier sont le mode de chauffage, le nombre de fenêtres, l'orientation des murs et l'année de construction.
Il existe des simulateurs en ligne (par exemple celui d'Effy ou de Hello Watt) qui permettent de rentrer les informations dont vous disposez sur le bien. À partir de ces indications, cet outil vous indique un DPE probable, ou en tout cas un ordre d'idée.
4. Faites réaliser un 2e diagnostic
Si malgré ces vérifications, vous avez toujours des doutes, la meilleure manière de vous rassurer est de demander un deuxième DPE qui fera office de contre-avis. Veillez à choisir vous-même le diagnostiqueur, et à ne pas avoir recours au même que le vendeur.
Certes, ce diagnostic sera à vos frais, mais si vous souhaitez acquérir une maison ou un appartement, c'est surement l'achat d'une vie. Il peut donc être pertinent de dépenser 150 euros dans un diagnostic pour vous assurer de faire le bon choix.