Une enquête ouverte contre Airbnb en Espagne, accusé de ne pas avoir retiré des annonces illégales

Le gouvernement espagnol a ouvert une enquête contre la plateforme de location d'appartements touristiques Airbnb, accusée de ne pas avoir retiré de son site des milliers de logements ne disposant pas de licence touristique, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Cette enquête, menée par la Direction générale de la consommation, a été ouverte après plusieurs demandes de mise en conformité adressées à cette plateforme, qui n'ont pas été suivies d'effet, indique dans un communiqué le ministère de la Consommation, qui ne cite pas nommément l'entreprise concernée.
Le ministère avait envoyé en juin une demande d'information à l'ensemble des plateformes de location touristique concernant les annonces proposées sur leurs sites. Dans la foulée, il avait réclamé à l'une de ces plateformes de retirer "de façon urgente" des milliers d'annonces jugées illégales. Or "plusieurs mois" après cette demande, "les annonces n'ont pas été retirées" et "cette plateforme" n'a "pas apporté de solution au problème", déplore le ministère, pour qui ces faits sont passibles d'amendes de 100.000 euros ou "de quatre à six fois le bénéfice illicite obtenu".
Flambée des loyers
Une source proche de l'enquête a précisé à l'AFP que la plateforme concernée était Airbnb, ce qu'a confirmé aussi à l'AFP l'entreprise basée en Californie, qui a dit faire appel de l'ouverture de cette enquête. "Airbnb demande toujours aux loueurs de confirmer qu'ils ont les autorisations nécessaires et qu'ils respectent les réglementations locales avant de mettre des annonces sur la plateforme", a assuré une porte-parole du site de location immobilière de courte durée.
L'annonce de cette enquête survient alors que les critiques se multiplient en Espagne contre les appartements touristiques, accusés d'alimenter la flambée des loyers dans les grandes villes du pays en réduisant le nombre de logements mis en location pour les habitants. Cette colère a poussé la mairie de Barcelone (Catalogne) à annoncer le 21 juin la fin des locations d'appartements touristiques d'ici à 2029. À Malaga (Andalousie), la municipalité a quant à elle décidé qu'aucun nouvel appartement de vacances ne serait autorisé dans 43 quartiers de la ville.